La ville de Lausanne a décidé cette année d’éclairer le Palais de Rumine dans le cadre de la campagne «Villes pour la vie, villes contre la peine de mort». Le magnifique résultat de cet engagement dans une cause chère aux défenseurs des Droits humains est visible en cliquant sur la photographie ci-contre prise ce jour hier soir.
Ce même jour, Le Matin organisait un sondage dont il a le secret et qui mélange des questions aussi essentielles que «Quel est le summum du kitsch selon vous?» ou «Utilisez-vous des sex-toys?» avec des questions aussi futiles que «Etes-vous pour la peine de mort?». À cette dernière question, les internautes sont 62% à estimer que ce châtiment peut être appliqué, alors que seulement 38% y sont opposés.
Un résultat qui étonne quand on sait que la peine de mort a été abolie en Suisse en 1942 pour les délits ordinaires et en 1992 pour l’armée.
Un résultat qui surprend alors que le 3 mai 2002, la Suisse a ratifié le Treizième Protocole de la Convention Européenne sur les Droits Humains qui interdit la peine de mort en toutes circonstances.
Un résultat qui dérange alors que, le 15 novembre dernier, la Troisième Commission de l’Assemblée générale des Nations unies faisait un pas décisif dans l’abolition générale de la peine de mort en adoptant la résolution (A/C.3/62/L.29), intitulée «Moratoire sur la peine de mort».
Un sondage qui a trouvé une expression inattendue et désagréable dans le probablement volontaire déréglage du système de projection qui a rendu le message illisible pendant environ une heure.
Un sondage qui, je l’espère, n’aura pas plus de conséquences et ne constituera pas une source d’inspiration pour un certain parti qui passe son temps à flirter avec les limites fixées par le droit international.