Le Dow Jones termine à l'équilibre (+0,01%). Tout d'abord porté par de nouveaux bons résultats de la part de Caterpillar (+4,17%) qui a affiché un bénéfice net par action de 0,36$ au 1er trimestre contre une perte de 0,19$ au 1er trimestre 2009, l'indice est retombé de ses sommets sous la pression des valeurs bancaires (-3,11%) à la veille de l'audition de traders et responsables de la banque Goldman Sachs au Congrès.
Sur un plan large, par rapport aux turpitudes et doutes européens actuels, le marché américain reste sur un mouvement directionnel haussier très lissé (courbe ci-dessus) Fondamentalement, 35 % des sociétés du S&P500 ont déjà publié leurs comptes au titre du 1er trimestre 2010 avec 80 % d'entre elles qui présentent des résultats supérieurs au consensus des analystes financiers. Légèrement inférieur à 30 % avant que la saison des résultats trimestriels ne démarre, l'estimation de la progression des bénéfices est entrain d'être revue dans une fourchette large comprise entre 40 à 50 %.
Sur les marchés du crédit, la situation semble prendre un nouveau tour depuis la demande d'aide officielle de la Grèce. Tout d'abord, précisons pour le tableau d'ensemble que dans un contexte de publications de trimestriels mieux orientés que prévus, les obligations d'entreprises (corporate) ne subissent pas ou très peu l'augmentation actuelle des primes de risque des obligations souveraines, contrairement au mouvement d'ensemble observé au plus fort de la crise financière et bancaire. Sur le compartiment des obligations d'entreprises les plus risquées (speculative ou 'high yield') la tendance baissière sur les taux est d'ailleurs toujours présente, que ce soit en Europe ou aux USA.
Concernant la Grèce, la décision permet de 'laisser en paix' les marchés actions avec une poursuite du rebond de la bourse de Paris en hausse de 1,17 % sur la séance alors que les taux grecs ont continué à monter comme les primes sur CDS (La Grèce est pricée ce soir comme présentant un risque de défaut supérieur à celui du Pakistan) mais attise des spéculations plus larges.
Par ordre d'importance :
- les taux portugais ont ainsi progressé à plus de 5,20% franchissant leur précédent record de juillet 2008. A suivre.
- l'indice de contrepartie des grandes banques mondiales (CRI) repasse sa moyenne historique,
- enfin, le GRI (Government Risk Index ci-dessous) qui mesure les primes des CDS des 7 grans pays industrialisés s'envole vers ses anciens records annuels.
Le Commissaire Européen aux Affaires Économiques et Monétaires avait déclaré le 30 mars dernier comme déjà cité : Si les marchés réfléchissent, ce plan devrait avoir un effet apaisant sur eux. Nous sommes prêts à le mettre en oeuvre ; nous sommes en alerte si cela est nécessaire. Nous avons maintenant le pistolet sur la table."
Voilà une configuration qui devient de plus en plus explicite de jour en jour malgré les déclarations multiples : le marché a pris acte que le plan UE-FMI est entré dans sa phase finale mais fait savoir qu'il veut voir maintenant rapidement l'argent sur la table.
En complément des données de marché, signalons parmi les derniers avis émis celui de Kenneth Rogoff, l'ancien chef économiste du FMI qui indiquait aujourd'hui s'attendre à ce que le renflouement de la Grèce ne soit probablement pas le dernier en zone euro.