Vendredi dernier, mon amie Émilie m’a aidé a remédié à une lacune incompréhensible en m’emmenant, avec son chéri, voir la dernière pièce mise en scène par Ariane Mnouchkine, Les Naufragés du Fol Espoir. Je ne connaissais rien de cette metteuse en scène, dont je n’avais même jamais entendu parler (oui, honte à moi !). On alla donc tous les trois voir cette pièce qui a gagné deux récompenses hier soir aux Molières : celle du théâtre public et des meilleurs costumes, inspirés de la Belle Epoque.
Les 3 coups sont donnés, non pas au commencement de la pièce sur scène, mais à l’ouverture des portes de la Cartoucherie, au fin fond du bois de Vincennes, vers 18h30. Et mieux vaut arriver à l’heure pour pouvoir réserver sa place avant de prendre le temps de flâner dans le hall, de temps de boire un verre ou de manger un coup. Il y a un côté “voyage initiatique” quand on va voir une pièce de Mnouchkine, a fortiori pour la première fois : il faut déjà arriver jusqu’à théâtre, puis on rentre peu à peu dans l’univers du Fol Espoir, avant d’être transporté à la fin du XIX siècle selon un texte inspiré de Jules Verne.
L’histoire se déroule en 1914 et elle est intrinsèquement politique. “Les Naufragés du Fol Espoir” mêlent 2 niveaux de discours : le début de la Première Guerre mondiale avec l’assassinat de François-Ferdinand, héritier du trône austro-hongrois et toutes les questions que les alliance soulèvent. Et puis, la “petite” histoire : Felix Courage (le bien nommé), qui tient la guinguette du Fol Espoir, accueille une troupe de passionnés par le cinématographe qui tourne un film muet sur la constitution d’une société idéale aux confins de l’Argentine et du Chili.
Le jeu des acteurs est exceptionnel et nous transporte littéralement dans un film muet : leurs expressions et leurs gestes sont exagérés jusque comme il faut, pendant que les dialogues sont projetés sur des écrans au-dessus d’eux. La précision des décors, des costumes, des acteurs est sidérante. Les quelques dialogues sont justes et parfaitement interprétés, c’est une vraie leçon de théâtre.
Mais vous connaissez aussi mon esprit critique, qui a presque toujours quelque chose à dire. Et là, j’ai trouvé qu’il y avait 30 minutes en trop. Surtout lors de la seconde partie, qui est un peu longue à finir. La salle est très sombre, la musique berçante et il y a très peu de dialogues…j’ai finit – je l’admets piteusement – par piquer du nez et manquer la fin de la pièce….
Dommage enfin que la dernière scène ne reboucle pas avec la première. Ca m’a donné l’impression que la fin était bâclée, jetée à la gueule des spectateurs et démerde-toi avec ça…
Cela dit, au final, le scoring est très positif et l’expérience reste incroyable. Si vous souhaitez y aller, dépêchez-vous de réserver : ils sont déjà complets jusque fin juin, et certaines dates en septembre ont déjà trouvé preneurs.
Infos pratiques
Vous pouvez réserver vos places aux numéros suivants :
individuels : 33 (0)1 43 74 24 08 (tous les jours de 11h à 18h)
collectivités : 33 (0)1 43 74 88 50 (du mardi au vendredi de 11h à 18h)
Les places sont à 25 euros.