La machine a toujours remplacé l’homme : sur les chantiers, sur les chaînes etc. Voilà qu’elle s’attaque aux métiers de l’écrit et plus particulièrement au journalisme.
1/ The Machine
Mis au point par des chercheurs de l’université de Northwestern, le programme d’intelligence artificielle Stats Monkey est capable d’écrire n’importe quel article à partir de bases de données statistiques. Testé sur des matches de baseball, ses dépêches rivalisent avec les articles lus et vus sur les médias sportifs. Un extrait pour le prouver :
Les efforts remarquables de Joe Mauer n’ont pas suffi à assurer la victoire des Minnesota Twins contre les Texas Rangers lundi dernier au stade d’Arlington. Les Rangers l’ont emporté sur un score de 8 à 5 […] Du côté des Texans, l’artisan de la victoire est sans conteste Tommy Hunter, qui a remporté avec brio son cinquième match d’affilée… »
Le mécanisme : la machine analyse les statistiques et le résultat d’un match donné, le transcrit en langage informatique puis écrit l’article à l’aide d’expressions toutes faites et de mots-clés issus du vocabulaire sportif.
2/ Les conséquences sur la communication
Au-delà d’une baisse des coûts et une révolution du journalisme (moins de salariés, moins de reporters spéciaux, plus de rapidité…), les conséquences sur la communication sont triples :
- Un appauvrissement de la langue : pour fonctionner, les programmes ont besoin d’expressions et de mots-clés, une sélection forcément limitée.
- Une standardisation de l’information : ce phénomène existe déjà (les dépêches de l’AP/AFP sont reprises telles quelles par la plupart des médias) mais les machines vont l’exacerber.
- Une utilisation extensible à d’autres sortes de contenus facilement formatables : modes d’emploi, livres de cuisine, communiqués de presse, publicités, manuels scolaires etc.
Alors à quand le 1er best seller écrit par une machine ?