Claire Fontaine, à la galerie Air de Paris, jusqu’au 14 Avril.
Ce collectif qui regroupe deux artistes, une Italienne bavarde et un Anglo-saxon silencieux, s’est auto-proclamé “artiste ready-made” (?) et affirme vigoureusement la dimension politique de son travail, sa filiation marxiste et sa frustration devant le sentiment de l’impuissance politique. Cela débouche sur une récupération de tous les combats, de tous les slogans, de tous les poncifs, hélas sans second degré : Arbeit mach frei, Capitalism is not working (sur une contrefaçon de la sérigraphie de Marx par Warhol), I love communism. C’est charmant et désarmant de naïveté : ainsi, lors des émeutes des banlieues en Novembre 2005, Claire Fontaine raconte être allé un soir à Clichy-sous-Bois, n’avoir rien vu, mais avoir fait une pièce, et, pas à une contradiction près, l’avoir présentée pour le prix Ricard. Tout cela m’a paru très incohérent, très déconnecté, ni le discours, ni le processus ne me sont apparus comme révolutionnaires, MAIS…
Voici deux pièces de Claire Fontaine qui devraient attirer les collectionneurs, en tout cas certains collectionneurs. Elles proviennent d’une série titrée Instructions pour le partage de la propriété privée. La première sera très utile pour détourner un avion, en permettant de passer les portiques de détection sans être soupçonné. La seconde est un trousseau de pinces-monseigneurs et autres outils de cambriolage. De l’utilité de l’art pseudo-révolutionnaire.