Depuis 1983, l’âge de départ à la retraite est fixé à 60 ans. Avec l’essoufflement d’un système par répartition qui fonctionnait tant que les cotisants étaient nombreux et les retraités peu nombreux (c’est-à-dire, pendant que les « baby-boomers » étaient tous en âge de travailler), la nécessité de repousser l’âge de départ à la retraite a été évoquée, jusqu’au Part socialiste, où la Première secrétaire Martine Aubry avait défendu cette option… avant de se raviser. Sans le vouloir, la maire de Lille avait déclenché un tollé : pas question, lui ont répondu les syndicats, de partir après 60 ans.
Embarras du gouvernement : comment sauver le système de retraites par répartition de la faillite annoncée par le Conseil d’orientation des retraites sans repousser l’âge de départ à la retraite ? Simple : le faire, sans le dire.
La solution : «une décote de 1,25% ou 2,5% par trimestre en dessous de l’âge visé» (qui reste à fixer), comme l’envisagerait le gouvernement. Le conditionnel est de rigueur pour l’instant. L’éventualité que cette option soit retenue en dit long, en tout cas, sur le refus des décideurs en matière de retraites (gouvernement et syndicats) d’assumer les réformes. D’un côté, un gouvernement qui s’excuse de devoir prendre les mesures qui s’imposent, de l’autre, des syndicats qui défendent un âge de départ devenu symbolique.
Source : LeFigaro.fr