Certains disent que nombres d’éditeurs ont séché par manque d’intérêt pour ce salon qui, en prenant de très grandes dimensions et de l’assurance, nargue la convivialité et les petits budgets des éditeurs. Moi, neuve d’une année à lire, à acheter, à découvrir la littérature jeunesse, je me suis régalée.
J’avais déambulé avec une ligne directrice : la littérature jeunesse. Furetant ici et là devant les stands des maisons d’éditions. Deux choses m’ont attirée plus précisément. Le stand du collectif Les éditeurs écolo-compatibles et la conférence « Littérature jeunesse, une littérature à part entière ».
Les éditeurs écolo-compatibles me sont sympathiques. Ils partent sur la voie d’une sensibilisation du public.
Je ne peux qu’être très, très contente de l’engouement des lecteurs pour la littérature jeunesse. J’aime cette profusion, j’aime les partis-pris de certains éditeurs offrant vraiment une autre approche du livre jeunesse, divertissement mais aussi ouverture sur une autre manière de voir le monde, de l’appréhender, de le saisir, de jouir d’un objet, de lire ou de regarder une image.
Mais il est vrai que nous ne connaissons pas le cycle de vie du livre, de sa fabrication à sa destruction (quelque fois fulgurante). Leur défi d’écologie éditoriale est donc important. Ils veulent même nous amener à nous questionner sur l’achat d’impulsion… pile pour moi, non ?!
En plus les éditeurs regroupés offrent de très belles propositions, je suis cliente de bien d’entre eux : Plume de carotte, Pour penser à l’endroit et La plage…
La conférence « Littérature jeunesse, une littérature à part entière » a été aussi un bon moment.
1/ Quelles sont les lectures de jeunesse de ces écrivains ?
Des livres ouvertement pour les enfants, des collections vertes ou roses, mais aussi des lectures foncièrement pour adultes, des documentaires, des romans ardus, des bibliographies ou même des catalogues commerciaux preuves d’un autre hémisphère.
PDE : "Le club des cinq" d'Enid BLYTON, Fred et Sully, "Crin blanc" de René GUILLOT (la lecture étant la métaphore de la vie)
MD : Historia, oui-oui, les mémoires de POUCHKINE, "Le lion" de Joseph KESSEL, "Mon bel oranger" de José Mauro de VASCONCELOS (des émotions qui touchent physiquement)
TF : documentaires nature, catalogue Manufrance relié par ce que expatrié en Afrique, "Tom Sawyer" de TWAIN, "Mon bel oranger", "Arsène Lupin" de Maurice LEBLANC (auteur très secondaire par rapport aux personnages)
AR : "Bob Morane" de Henri VERNES, documentaire sur la guerre et l’histoire
2/ Quels sont, pour eux adultes, les chefs d’œuvres de la littérature jeunesse ?
Pour bon nombre d’entre eux, ce sont des lectures faites adultes qui emportent leur suffrage.
MD : « Peter Pan » de JM.BARRY, les Lewis CARROLL, HANDERSEN, André DHOTEL, SEGUR
PDE : André DHOTEL, DICKENS sans édulcoration, « L’ile au trésor » de STEVENSON, Lewis CARROLL (cherche des ambiances et pas seulement une histoire comme quand il était enfant)
TF : « Les trois mousquetaires », « Le Comte de Monte-Cristo » d'Alexandre DUMAS, les livres que se partagent les générations
Chacun a marqué cette différence entre ce qu’ils recherchaient enfant dans la lecture et ce qu’ils en attendent maintenant pour les enfants. La magie de leurs lectures d’enfant reste comme préservée car peu ont tenté de les relire pour garder cette passion, cette fougue, cet intérêt pour l’action et les personnages et beaucoup moins pour le style.
3/ Quelle mode d’écriture jeunesse est choisie par les écrivains qui écrivent pour adulte et pour enfant ? Quelles sont les limites que ces écrivains s’imposent ?
PDE : tous les romans se devaient d’être pour adulte, « La première gorgée de bière » a eu une première version pour enfants… la littérature jeunesse qu’il écrit garde une part d’enfance. Le style est différent, pas de tournures syntaxiques, pas de vocabulaires compliqué (mais avec cette panoplie de vocabulaire plus réduite offrir la même sensation, la même atmosphère). « La recherche du temps perdu » de PROUST redonne le gout de l’enfance mais n’est pas un livre pour enfant.
TF : pas de limite de complexité, de l’ampleur et de la densité. Le théâtre pour adulte, le roman pour enfant (le roman est ainsi vécu comme lieu de liberté totale, pour enfant).
AR : préparer une histoire et ne pas se focaliser sur les personnages, besoin de magie et d’échappatoire.
MD : pas de connivence, de références avec d’autres textes, un lexique choisi avec comme offrande d’un nouveau mot.
Là, la différence entre enfance et enfant a encore été reprise. Là où l’adulte cherche une écriture, des références, l’enfant cherche à être capté, a rentré dans l’histoire. L’enfant n’est pas naïf dans sa lecture et le texte ne doit pas être bête mais pourtant la littérature de l’enfance et bien loin de la littérature jeunesse.
Je me suis régalée aussi de détails, de ces détails qui attirent l’œil, intéressent une ribambelle d’enfants,
(des héros)
des détails qui vont agglutiner des amoureux d’art, des estampes (gravures, lithographies ou eaux-fortes).... plutôt lithographie en cours là, non?! Pour savoir faire la différence, suivez donc ce lien)
et voir quelques petites surprises, le livre de ma tante par exemple…
... j'avais ramené ces livres-là, que j'ouvre sur ce blog-ci.
Pour les Chroniques littéraires