Les déclarations d'Eric Besson, aujourd'hui, sont frappées du sceau de la prudence. Alors que son confrère Hortefeux annonçait la déchéance prochaine d'un monsieur accusé de tous les maux et qu'Eric Besson reconnaissait «la justesse» des interrogations du ministre auvergnat, le pouvoir découvre subitement que les faits reprochés (au conditionnel) au mari de la conductrice verbalisée, ne peuvent être sanctionnés par une annulation de sa naturalisation française.
Alors que faire ? C'est très simple annonce Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP : on va changer la loi. Ce pouvoir est extraordinaire. Le moindre fait divers, le moindre incident, le moindre accident, la moindre agression, conduisent à changer la loi. Mais la loi, quand elle n'est pas appliquée ou qu'elle s'avère inapplicable, n'est pas un outil de gouvernement. Et la loi, qui l'applique ? Sinon les professionnels du droit qu'est l'autorité judiciaire et ceux qui l'assistent : les policiers, les avocats…etc. La marge de manœuvre reste considérable car, heureusement, la séparation des pouvoirs assure encore notre liberté et notre libre-arbitre.
Depuis que Sarkozy est président de la République, la loi a été chamboulée, bouleversée à maintes reprises. Le parlement a dû constamment travailler dans l'urgence pour satisfaire l'appétit insatiable du pouvoir. En matière de sécurité, la droite essaie tout et son contraire. J'ai déjà écrit, sur ce blog, que soigner les conséquences de l'échec scolaire, de la misère sociale, susciter la peur de l'autre, alourdir les peines et les sanctions, n'aboutirait qu'à accroître le malaise et les tensions. La recrudescence du caillassage des bus est symptomatique de la réaction de certains jeunes des quartiers dits sensibles : «vous en voulez, vous en aurez !» Même si les chauffeurs de bus n'y sont pour rien.
Eric Besson assure que Nicolas Sarkozy reste le meilleur candidat de la droite pour 2012. Si j'en juge par les prédictions qu'il avançait au sujet du débat sur l'identité nationale et les résultats obtenus, ce monsieur n'a pas toujours raison. Le voilà même bombardé co-auteur du futur programme du candidat Sarkozy ! Parions que le « gros rouge qui tache » en sera la couleur dominante !