26 Avril 2010, 02 h 59 Temps Universel, 11 h 59 Heure locale, un séisme sous marin de forte magnitude d'énergie, - ou du moment -, 6.5, au large de la côte Sud-Est de Taïwan. Son épicentre se situe à 233 km au Sud d'Ishigaki et à 278 km à l'Est de Taitung, et son hypocentre, latitude 22.27° Nord, longitude 123.79° Est, se localise à 2 kilomètres de profondeur dans un haut fond de -5.580 mètres.
Ce séisme a été précédé de deux secousses précurseur,
- l'une, le 25 Avril 2010, 20 h 43 Temps Universel, 05 h 43 Heure locale le 26 Avril 2010, un séisme sous marin de magnitude 4.9 sur l'échelle ouverte de Richter, au large de la côte Sud-Ouest de l'Île japonaise d'Irabu. Son épicentre se situe à 24 km à l'Ouest d'Hirara et à 310 km au Sud-Ouest de Naha, et son hypocentre, latitude 24.78° Nord, longitude 125.05° Est, se localise à 60 kilomètres de profondeur
- l'autre le 25 Avril 2010, 11 h 14 Temps Universel, 20 h 14 Heure locale, un séisme sous marin de magnitude 4.8 sur l'échelle ouverte de Richter, au large de la côte Sud-Est de Taïwan. Son épicentre se situe à 89 km au Sud-Est de Taitung et à 117 km au Sud-Est Kuansha, et son hypocentre, latitude 22.08° Nord, longitude 121.60° Est, se localise à 10 kilomètres de profondeur
De nombreuses répliques se sont ensuite succédées dont une à 04 h 09 Temps Universel, 13 h 09 Heure locale, une secousse sous marine de magnitude locale 4.8 sur l'échelle ouverte de Richter, au large de la côte Sud-Est de Taïwan. Son épicentre se situe à 236 km au Sud d'Ishigaki et à 273 km à l'Est de Taitung, et son hypocentre, latitude 22.27° Nord, longitude 123.72° Est, se localise à 2 kilomètres de profondeur dans un haut fond de -5.560 mètres.
En regard de la faible profondeur de son foyer, 2 kilomètres, sous un haut fond de plus de 5,500 mètres, le séisme à déclenché un tsunami local. En absence de toute information émanant des autorités locales, il est impossible de connaître s'il y a eu des dégâts et des atteintes à la population.
Taïwan est une zone clé, un point singulier où les plaques s’affrontent et se déchirent, où les déformations sont parmi les plus rapides du monde, tant sur terre qu’en mer, où enfin les risques naturels sont maximums et affectent une région à très haute densité de population.
Installée sur le prisme d’accrétion crustal et la fosse de subduction des Ryukyu, une zone de très forte déformation bordant la plaque philippine subductante sous la plaque eurasienne chevauchante, l’île subit un raccourcissement de 8 centimètres et un soulèvement orogénique qui peut atteindre 3 centimètres par an, en équilibre avec une érosion intense.
La chaîne centrale atteint 4.000 mètres avec des pentes très raides, une végétation dense et une forte altération des terrains. Favorisés par les pluies tropicales, l’équilibre précaire et les secousses sismiques, les glissements s’avèrent parfois catastrophiques. Les séismes sont très fréquents, quoique souvent modérés, une partie des mouvements se faisant par glissement asismique, de type creep. Toutefois, le Séisme de Chichi, de magnitude 7,6 dans une zone surpeuplée avait fait 2.500 morts et 5.000 blessés en 1999.
La terminaison Nord de l’île où le régime distensif se traduit par le rift Okinawa à ouverture rapide, est le siège d’une intense activité sismique limitée à la région avant-arc des Ryukyu se situant à quelques dizaines de kilomètres seulement des côtes japonaises et taïwanaises. Taipei, la capitale est bâtie sur un bassin alluvionnaire contrôlé par des failles normales dans lequel l’effet de site et les fréquentes inondations renforcent le caractère dévastateur des seïsmes. La région a déjà subi plusieurs séismes historiques comme celui du 5 Juin 1920 de magnitude au moins égale à 8, ou plus récemment, celui du 31 Mars 2002 de magnitude 7.1.
Si le Japon s'attend à un séisme majeur près de l'extrémité nord de la zone de subduction des Ryukyu, lieu d'affrontement entre les plaque philippine et eurasienne, lieu souvent générateur de chaînes de montagnes en croissance et donc de glissements de terrains. Cette zone de subduction qui permet à la plaque Philippine de s'enfoncer sous la plaque Eurasiatique s'étend sur plus de 2.000 kilomètres et vient buter contre l'île de Taiwan plus au sud. La sismicité y est intense et il ne peut être qu'envisagé le risque qu'un séisme de magnitude égale ou supérieure à 8.5/9.0 ne survienne dans un temps plus ou moins proche car les caractéristiques de cette subduction, en lacune sismique aux abords de Taïwan, rappellent, en plusieurs points celles de Sumatra.
Sources : D'après Géosciences, Juin 2007, pour l'étude sismologique de la région de Taïwan.