Bakkies Botha
A trois journées de la fin du Super 14, les Blue Bulls sont en tête du tournoi. Avec 39 points au compteur et 5 d’avance sur leurs poursuivants, les Taureaux semblent sur la bonne voie pour conserver leur titre. Lors des deux prochaines journées, ils recevront les Sharks puis les Crusaders dans leur antre du Loftus Versfeld, réputée imprenable. Après avoir limité les dégâts lors de leur tournée en Océanie (2 victoires pour 2 défaites), les Bulls sont de retour en Afrique du Sud dans une position favorable. Qui peut stopper les hommes de Victor Matfield ?
En cas de première place en phase régulière, il sera difficile de priver les Bulls d’un troisième titre tant l’équipe est complète et conquérante à domicile. La première ligne des Bulls affiche de bonnes garanties en conquête et en terme de défi physique. A la grande joie de Victor Matfield, Bakkies Botha sera de retour pour les derniers matchs de la saison, un renfort de premier plan qui solidifiera le paquet d’avants. La profondeur de banc en troisième ligne (Stegmann, Kuun, Potgieter, Spies, Wannenburg…) peut permettre à Frans Ludeke de pouvoir s’adapter en fonction de l’adversaire. Les Bulls possèdent des avants redoutables et en forme et l’on sait que le niveau de leur charnière Du Preez – Steyn varie exponentiellement en fonction de leurs performances. Et quand les deux stratèges des Bulls marchent bien, cela s’en ressent avec leurs lignes d’arrières qui voient éclore l’ailier supersonique Gerhard Van den Heever au côté de valeurs sûres telles que Wynand Olivier ou Zane Kirchner.
Les Stormers ambitieux
Duane Vermeulen
En deuxième position, les joueurs du Cap reçevront d’abord les Crusaders, puis iront à Durban avant de recevoir les Bulls, pour ce qui pourrait être un choc décisif pour la première place. Mais avant cela, le calendrier des Stormers s’annonce très compliqué compte tenu du retour en forme des Sharks et de la motivation des Croisés. Les Stormers ont chuté cette saison trois fois face à des équipes Australiennes et autant de fois de peu. Défaite d’un point à Perth, de deux face aux Brumbies et de trois face aux Reds. Ces petits détails pourraient faire toute la différence en fin du tournoi. Dès les premiers matchs de Super 14, les Stormers se sont affirmés comme la meilleure défense de la compétition, mais la formation d’Alister Coetzee a déçu sur le plan offensif malgré la qualité de leurs joueurs. Au fil des matchs, l’équipe a progressé au point d’offrir quelques performances offensives intéressantes conclues par des victoires bonifiées contre les trois provinces Néo-Zélandaises rencontrées.
Bâtis sur des fondations (défense et conquête) solides, les Stormers peuvent compter sur le géant Andries Bekker pour dominer l’alignement adverse. La première ligne n’est pas en reste compte tenu des performances de qualité de Tiaan Liebenberg et Brock Harris qui peuvent croire en leurs chances de figurer dans les petits papiers de Peter De Villiers. Schalk Burger retrouve son meilleur niveau et sa contribution défensive est de premier plan. Aux côtés de Schalla, François Louw réalise un solide tournoi avec une grande efficacité dans le jeu au sol alors que Duane Vermeulen s’impose comme le troisième ligne Sud-Africain le plus complet. A la charnière, le jeune Dewald Duvenage s’améliore à chaque sortie alors que Peter Grant justifie un statut de Springbok. Derrière, Bryan Habana et Jaque Fourie réalisent un excellent tournoi et encadrent les jeunes Juan De Jongh et Joe Pietersen, qui peuvent également prétendre les rejoindre en équipe nationale.
Les Sharks montent en puissance
Ruan Pienaar
Après 5 défaites de suite, les Sharks se sont ressaisis en remportant les 5 matchs suivants. Cela peut laisser des regrets pour les hommes de Durban qui avaient le potentiel d’être dans le dernier carré. Les défaites rageantes et frustrantes contre les Chiefs (pénalité à la dernière minute), les Cheetahs (manque de réalisme délirant), les Waratahs (décisions arbitrales litigieuses) et les Brumbies (pénalité dans les 10 dernières minutes) peuvent laisser des regrets. Beaucoup critiqué, John Smit n’est pas étranger au regain de forme de ses troupes. Repositionné pilier gauche, il réalise des performances intéressantes et son leadership ne doit pas être sous-estimé. Stabilisé à droite, Jannie Du Plessis apparait comme un pilier décent alors que Bismarck Du Plessis prouve qu’il est probablement le meilleur talonneur du monde lorsqu’il se concentre sur son rugby et reste discipliné, chose malheureusement trop rare. Transformés par rapport au début de saison, Jacques Botes et Willem Alberts réalisent des performances solides alors que Jean Deysel s’impose sur le plan offensif à chaque impact. Cependant, on peut penser que cette troisième ligne manque de complémentarité et il aurait été intéressant de voir Ryan Kankowski sur la fin de saison.
Quant à Ruan Pienaar, il pratique son meilleur rugby depuis plusieurs saisons sur les derniers matchs. Le manque de stabilité a clairement déstabilisé ce joueur et son repositionnement en 9 (demandé par le sélectionneur) a été très bénéfique à la fois pour son jeu et sa confiance. Cela s’en ressent sur ses tentatives de but mais aussi sur le jeu des Sharks. Rory Kockott en paie les frais, mais ses rentrées restent intéressantes, alors que l’international Anglais Andy Goode n’apporte rien. Dommage de se priver de jeunes au profit d’un has-been qui ne représente pas une solution à long terme. Derrière, Patrick Lambie s’impose comme la véritable révélation à l’arrière. L’international des moins de 19 ans assure des prestations défensives solides et commencent à prendre des initiatives au fil des matchs.
Les Lions et Cheetahs en queue de classement
Juan Smith
Deux provinces Sud-Africaines occupent les deux premières places mais également les deux dernières. Les Lions n’ont toujours pas remporté un seul match et il leur sera difficile d’aller battre la Western Force et une équipe du calibre des Blues. Le déplacement chez les Cheetahs pour un derby ne sera également pas aisés. Les erreurs de managements flagrants du staff des Lions ont clairement été à l’origine de cette saison catastrophique : choix des joueurs et philosophie de jeu. Cependant, quelques joueurs de talent ont émergé comme Mjekevu ou Kilian. De leur côté, les Cheetahs ont beaucoup souffert des nombreux blessés (Mapoe, Brussow, Viljoen, De Villiers…) et l’absence de Juan Smith pour des raisons familiales a démobilisé l’équipe. Son retour a coïncide à la performance correcte de ses hommes contre les Chiefs (25-25) et avec 3 matchs restant à domiciles, les Guépards auront à cœur de bien finir le tournoi.