26 avril 2010
HYPOTHERMIE, polar d'Arnaldur Indridason
Ici, il s'agit pourtant d'une affaire simple : l'épouse d'un médecin, Maria, perturbée par la disparition de sa mère Léonora morte d'un cancer deux années plus tôt et avec laquelle elle vivait depuis l'enfance une relation plus que fusionnelle, est retrouvée pendue au bord du lac de Thingvellir. Là où, alors qu'elle avait dix ans, elle a assisté à la noyade accidentelle de son père. Rien que de bien classique, mais Erlendur est alerté par la meilleure amie de Maria, qui lui remet une cassette : celle d'une consultation de Maria chez un médium. Maria était en effet persuadée que sa mère lui adressait des signes de l'au-delà.....elle disait l'avoir aperçue. Elle voulait - ou croyait pouvoir - la rejoindre, malgré sa grande peur du noir.
Parallèlement, deux dossiers de disparitions vieilles de 30 ans sont sur le point d'être classées. David, un jeune lycéen sans histoires et Gudrun, une étudiante en biologie. Rien ne relie ces deux disparitions, déclarées à quelques semaines d'intervalle, sauf qu'aucune trace des jeunes gens, qui ne se connaissaient pas selon leurs proches, n'a été trouvée nulle part....
Erlendur vieillit bien. Il a des rapports désormais apaisés avec sa fille Eva Lind et son fils Sindri. Pas au point toutefois de revoir sans agacement son ex-épouse Halldora, malgré la demande insistante que présente Eva Lind. Mais il progresse dans l'analyse des causes qui ont amené sa rupture familiale, sa fuite, son silence de tant d'années, aggravé par l'attitude intransigeante de sa femme, qui n'a rien compris à leur histoire et a aussi coupé les ponts.
La question centrale de ce roman est bien la responsabilité que les parents ont vis-à-vis de leurs enfants. Notre capacité à leur pourrir la vie, de notre vivant et au-delà de notre mort. pour moi, après la "Femme en vert", l'un des meilleurs romans de cet auteur.
Hypothermie (Hardskafi), par Arnaldur Indridason, traduit de l'islandais par Eric Boury - Editions Métaillié - 296 p. 19€