Un petit retour vers 2005 aujourd’hui, une époque pas si lointaine où le rock à tendance eighties faisait son énième “grand retour”. Nous découvrions alors stellastarr* (l’étoile fait partie intégrante du nom), un quatuor de New York qui, contrairement à ses compatriotes Strokes, ne faisait pas dans le rock garage mais plutôt dans la new-new-wave mélodique. Formé en 2000, le groupe avait déjà fait paraître un premier effort éponyme en 2003. Harmonies For The Haunted (2005) eut davantage de résonance et permit au groupe de tourner avec les gloires plus ou moins éphémères du moment (Editors, The Killers). Fort de ses influences, stellastarr* risquait fort de devenir la saveur du mois… ce qu’il fut malheureusement. Après quatre ans de silence, le troisième album de la formation, Civilized (2009), connut un succès plutôt limité.
Si Harmonies For The Haunted est bien trop inégal pour être un chef-d’œuvre, il possède cependant un charme certain. L’évanescence fantomatique de sa pochette et son titre très XIXe siècle introduisent une dimension poétique plutôt originale à la musique de stellastarr*. Car si quelques pièces de l’album penchent définitivement vers le rock, la majorité de ses ambiances distille une nostalgie romantique qui n’est pas sans rappeler les meilleurs moments d’Echo And The Bunnymen ou d’A Flock Of Seagulls. L’influence de ce dernier groupe se faisait d’ailleurs sentir jusque dans la coupe de cheveux du chanteur (!) et ses envolées vocales gothico-kitsch, très théâtrales. Les pièces Lost In Time et Love And Longing, avec leurs paroles bien chargées en sémantique (la pluie, la nuit, le rêve, le temps…) sont particulièrement représentatives du côté planant et lyrique de stellastarr*. Le single Sweet Troubled Soul, quant à lui, propose une ligne de guitare rentre-dedans assez irrésistible, assortie de lyrics à propos d’une “summer child all dressed in black“. Ne vous avait-on pas dit gothique ET romantique ?