On parle souvent de ce qui va mal dans nos écoles, et on a raison. On tape aussi facilement sur les enseignants qui seraient, tous, plus préoccupés de leurs vacances que de leur boulot. Enfin, il est de bon ton de se gausser de la démission des parents, d’autant plus qu’ils sont de milieux défavorisés. Tout cela n’est pas totalement faux, mais il existe néanmoins, heureusement et aussi, d’autres réalités.
Je connais une école publique d’un quartier paupérisé du centre ville niçois dont la population scolaire comprend plus de 30 nationalités, dont les étrangers désargentés constituent près de 40% de l’effectif avec, pour les 60% restant, 50% de français relativement récents, “non de souche”, comme dirait le sénateur Longuet.
C’est une école sensible mais pas difficile. Sensible en ce sens qu’il faut toujours veiller à désamorcer vite, très vite, tout ce qui pourrait devenir conflictuel entre les élèves, entre les parents, entre parents et enseignants, … Ce qui s’avère épuisant…
Dans cette école, une groupe de parents se sont démenés depuis des semaines pour organiser le vide-grenier annuel, avec la participation d’une partie des enseignants. Vide-grenier qui a meublé leur samedi dernier, de 6 heures du matin au crépuscule, afin de ramener quelques sous pour l’école qui, de par sa population, nécessite davantage de moyens pour assurer ses missions d’éducation et d’enseignement. Une partie des habits et objets (cartables, …) non-vendus du vide-grenier est ensuite distribuée aux familles qui en ont besoin.
Au mois de Juin, re-belote par les mêmes, cette fois pour organiser la kermesse, avec les mêmes objectifs… Et encore une journée, théoriquement de repos, qui se révélera épuisante.
A quoi sert l’argent récolté ? A payer les excursions scolaires des plus défavorisés pour que tous, dans les classes puissent en profiter s’il faut une participation financière des parents, à quelques repas, lorsqu’il s’avère qu’un élève n’a qu’un repas par jour (celui de la cantine) dans l’estomac, à un peu de matériels scolaires, livres et fournitures… Et, plus généralement, à alimenter ce qu’une grosse machinerie administrative ne peut prévoir ou qui demanderait 3 à 6 mois de paperasses pour répondre à une urgence nécessitant quelques dizaine d’€.
Et ce n’est pas la seule école où de telles choses se produisent. Je sais, cela ne constitue pas une information, ce n’est pas sujet à polémiques, cela ne fera pas les titres des médias, mais je pense que cela mérite, aussi, d’être signalé.
- A signaler, la lettre d’A. Damiani, maire socialiste de Carros, qui tire à boulets rouges sur P. Allemand, son 1er secrétaire fédéral. Encore un ?
- Comme un lundi, les revues de blogs d’Olivier et d’Armando.
- Copinage et république bananière. Le Monde. Etre sarkozyste, ça paye…