Grâce à mon stage, j'ai eu la chance de pouvoir écouter le nouvel album des Dead Weather, alors pour ceux qui auraient raté ma chronique là bas, je vous la redonne ici (un peu modifiée):
Tout comme avec MGMT, les informations sur le second album du "super-groupe" ont été distillés au compte goutte. C'est d'abord Alison Mosshart qui révéle, dès octobre, que l'enregistrement est déjà à moitié terminé. Puis c'est au tour de Jack White de nous maintenir en haleine en annonçant que cet album sera encore plus blues et lourd que lui et ses acolytes ne l’avaient imaginé à l’origine. Enfin on découvre une pochette de single, tendance gothique, accompagnant le morceau "Die by the Drop" qui devait nous permettre de patienter encore un peu ainsi qu'un clip empli de la noirceur qui plaît tant à White.
Horehound, leur premier album, fréquentait un rock sombre et lourd, entre garage et heavy rock minimal, leur second, Sea of Cowards l'est tout autant, si ce n'est plus, avec en prime une richesse mélodique qui n’existait pas sur l’essai initial. Le quatuor trouve ainsi un nouveau terrain de jeu beaucoup plus large dans lequel il peut s’exprimer. Si on a pu s’interroger sur l’intêret discographique du super groupe Dead Weather composé - pour ceux qui ne le sauraient pas encore - d'Alison Mosshart (The Kills) au chant, Jack Lawrence (The Raconteurs) à la basse, Dean Fertita (Queens of The Stone Age) à la guitare et Jack White (White Stripes et Raconteurs) à la batterie et au chant, il suffit d'écouter ce second album pour se rassurer et ne plus douter.
Nos quatre amis à l'âme tourmentée ne sont pas là pour s'amuser: "I wanna leave a trace" (je veux laisser une trace, ndlr) s'égosillent-t-ils dès le morceau qui ouvre le disque, "Blue Blood Blues". A peine a-t-on relevé la tête et c'est l'odeur de la poussière des déserts américains qui nous envahit avec "Hustle and Cuss" alors quelques pistes plus tard c'est celle de l'essence des stations services abandonnées avec "Gasoline". Dans un autre genre, "The Difference Between Us" (mon coup de coeur) sonne comme une ballade mortuaire. On s'imagine volontiers tenir la main d'Alison Mosshart, hypnotisé par son "let's go walk to the border, let's go walk along the edge" (allons marcher jusqu'à la frontière, allons marcher près du bord, ndlr). Si certains morceaux détonnent, le bien nommé "I'm Mad" ou "Looking At The Invisible Man", l'ensemble est d'une cohérence rondement menée mettant en avant les talents de chacun et en ne se contentant plus de graviter autour du seul astre noir, Alison Mosshart.