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"Un léger passage à vide" de Nicolas Rey

Par Manus

"Un léger passage ŕ vide" de Nicolas Rey


Photo Jean-Philippe Baltel

Je ne m'attendais pas à ça, à vrai dire.

Il m'a surpris, Nicolas Rey.  J'achète ce matin sa dernière oeuvre, ""Un léger passage à vide" éd. Au Diable Vauvert, 2010,  et je n'ai pas décroché jusqu'à ce qu'il soit complètement lu.  J'en étais accro, comme lui de l'alcool, de la came, des médocs qui le font planer, lui procurent cette impression d'être un satellite perché au-dessus du monde, ce qui le rend invulnérable à la douleur, la souffrance, pour ne laisser exprimer que rires et déconnades. 

Il fanfaronne, Rey.  Il rigole.  Véritable introspection, récit auto-biographique, il nous livre sans fards son passage à vide, avec sens de l'auto-dérision, cynisme, le tout enveloppé d'une écriture tranchante, parfois crue, mais drôle aussi.

L'art d'exprimer les émotions et les douleurs avec pudeur, c'est là que réside la force de ce roman de 179 pages.

Lorsqu'il apprend que sa femme, Marion, est enceinte, et à l'évocation de la joie que la naissance de son fils lui procure, on a envie d'emblée de lui ébouriffer les cheveux et de se réjouir avec lui, de trinquer en sablant le champagne.

Mais on se retient juste à temps de le lui proposer, cette coupe.  Ben oui, sa femme le quitte, alors qu'il sort de désintox.  Mais Nicolas continue à crâner, à nous parler avec cynisme de son meilleur ami - ça n'existe pas de meilleurs amis, c'est des "couilles" - Yves Klebert, de nous raconter des anecdotes de son fils avec retenue, bravade, alors que tout suinte l'amour fou pour son gosse et son meilleur pote.

Il nous entraîne dans ses mondanités, endroits branchés, dans la débauche bien entendu, mais surtout, vers un centre de désintoxication, aux murs blancs.

Il dit de lui qu'il est lâche.  Mais quant son livre, une fois terminé, se referme dans nos mains, on pense tout le contraire.  

Sans doute est-ce la pureté de son écriture qui permet également une telle insolence dans le ton, et par là même, de le rendre si attachant et si touchant.

Nicolas Rey, vous êtes loin d'être un lâche.

Panthère.


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