Supposons que tu n’as pas vieilli,
que je n’ai pas grandi.
Nous n’aurions pas reconnu l’alouette.
Pas avalé la prune.
Pas salué le chèvrefeuille ni le laurier.
Pas baptisé le chien.
Pas troublé l’eau de l’étang.
Pas labouré les mots.
Pas gratté les parois.
Pas reversé la pluie.
Pas vengé l’inertie.
Pas envahi le noir.
Pas occis l’amertume.
Pas planté le tilleul.
(Marianne Auricoste)