Un texte très pertinent de Denis collin
Par la voix de son secrétaire général, la CGT s’est prononcée pour l’alignement des conditions de retraite du privé sur le public. On sait qu’il existe des différences importantes entre les systèmes de retraite du privé et de la fonction publique. La plus marquante est celle-ci : les fonctionnaires partent en retraite avec 75% du dernier salaire brut (qui est le meilleur) alors que les salariés du secteur privé partent avec une retraite de base de 50% du salaire moyen des 25 dernières années (avant la réforme Balladur de 1994, la base de calcul était la moyenne des 10 meilleures années). Il faut toutefois tenir compte de l’existence de régimes complémentaires dans le secteur privé et, au moins pour certaines catégories et dans certaines grandes entreprises, de salaires nettement supérieurs à ceux de la fonction publique à niveau de qualification et de responsabilité équivalents.
En tout cas au premier abord la proposition du secrétaire général de la CGT apparaît comme une revendication audacieuse proposant de nouvelles conquêtes sociales à une époque où les seules perspectives qui s’offrent aux travailleurs semblent être de limiter la casse des acquis sociaux.
Cette proposition suscite cependant plusieurs interrogations. Dans la conjoncture actuelle, elle paraît telle irréaliste qu’on se demande pourquoi Thibaud, dont Sarkozy apprécie le « pragmatisme », l’a faite sienne. On est même tenté de dire que finalement il la joue « petits bras ».Pourquoi en effet, ne pas demander l’interdiction des licenciements dans le privé et une garantie de l’emploi égale à celle des fonctionnaires ? Et, pour faire bonne mesure, imposer une échelle salariale garantie sur la vie active du salarié ? On pourrait même ajouter la nationalisation intégrale de toute l’économie (car ce serait le seul moyen d’appliquer vraiment toutes ces revendications) et le passage immédiat au socialisme. Woerth en serait particulièrement impressionné !
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