Marie N'DIAYE
Il faut bien sûr noter l'écriture superbe de cet ouvrage. La première histoire, avec la branche de flamboyant qui revient tout au long du récit, le porte même, est absolument magnifique, on se délecte des mots et des phrases de l'auteur, de ce style si littéraire qu'on rencontre peu de nos jours. Sauf que. Sauf que c'est très beau, mais très lassant. Un peu fatiguant à lire. On se prend à souhaiter moins de beauté et plus de vie, plus de coeur...
Lecture en demi-teinte donc pour cet ouvrage dont on a beaucoup parlé cet hiver. Tout d'abord, je ne m'attendais pas à trois nouvelles différentes, mais à un roman incluant 3 récits de caractères de femmes. D'autre part, j'ai vainement cherché ces femmes puissantes, car pour moi, les femmes dont il est question ici ne sont en rien puissantes. Elles sont courageuses, obstinées, volontaires, entêtées parfois, mais elles sont également empêtrées dans leurs souffrances, dans leur souvenirs, dans leurs angoisses et leurs regrets. Alors puissantes... non.
J'ai au fil de ma lecture cherché des liens entre ces femmes, un fil conducteur, et j'en ai trouvé un ou deux dans le texte, mais bien ténus, et je l'ai regretté. Ces trois femmes auraient mérité selon moi d'avoir un lien dans leur quête du bonheur, quelque chose qui les relie (de plus que, justement, souffrance et malheur). Dans l'une des histoires, il est de plus question plus de l'homme que de la femme ; on peut dans ce cas parler de la puissance féminine puisque cette femme fait vivre son mari, est son moteur, son envie d'aller -ou de ne pas aller- de l'avant, mais j'ai vraiment une vision unilatérale de la puissance qui ne correspond pas à celle de l'auteur...
Lecture commune avec Lili Galipette et Milimel.