Post triste, pour evacuer. Evacuer ces pensées, qui, sans arrêt m'assaillent. Je me souviens, de la route malgré ma somnolence. Le jour qui se lève en rythme avec le vrombissement du moteur. De ta main sur mes cheveux. On prenait le petit déjeuner dans ce bar-tabac, en terrasse. Un café, deux croissants et un jus d'orange s'il vous plait. Et puis tu m'emmenais me baigner. Il ne faisait pas encore très chaud, mais je me souviens de la chaleur de ton regard. Celui qui voulait dire que j'étais unique, à toi, que je n'avais aucune inquietude à avoir. Et puis, allongée à tes côté, je reprenais mon souffle, ta peau me brûlait, ou peut être etait-ce le soleil. Les vagues semblaient me dire "un jour, tu fouteras tout en l'air Julie, tu aimes tellement te sacager". Bien entendu, je ne les écoutais pas. Je profitais...de ta présence. Quand la nuit tombait, on mangeait un bout, en terrasse pour profiter du dernier rayon. On se régalait d'huìtres, parce que tu savais que j'aimais ça. Le rosé frais coulait à flot, m'ennivrait doucement. Perte d'equilibre. Je me faisais belle, pour qu'autour de toi les gens s'en crèvent les yeux, pour t'impressionner, pour te marquer toute ta vie. Que tu te souviennes de la profondeur de mes yeux. Et j'etais belle, je me sentais Reine du Monde. Mais ce soir là, je voyais des tequila se boire frappées, je voyais le monde danser, sortir, hurler, se vider. Et nous rentrions nous coucher. Trop jeune ou trop stupide, peu importe. J'ai voulu ma liberté, et je l'ai. Loin de toi, très loin. Avec ce joli gout amer au fond de la gorge, ce ballon de plomb dans l'estomac, du sel dans les yeux, des vertiges interminables. Alors on danse, on s'accompagne de minables, tous plus glauques les uns que les autres. Sorte de flagellation, tiens, tu l'as ta liberté ma pauvre, profites-en, croque la pleine dent, étouffe toi avec. Alors je me badigeonne d'espoirs, de conneries, de sorties. Je m'accroche deseperement à mes amies. Tellement peur d'être seule, encore plus seule que je ne le suis déjà. Apprendre à vivre sans toi, sans ton regard, sans tes mains, sans ta voix, sans ta tendresse, sans ta protection. Et surtout sans amour. Ah ça, non, plus jamais. Tu permets, je m'en rallume une.