L’Exposition « Fables du lieu, regards croisés par cinq photographes sur le chantier du Centre Pompidou-Metz » a bien entendu été montrée d’abord dans la capitale mosellane.
Laurent Le Bon, directeur du Centre Pompidou-Metz a décentralisé en quelque sorte cette exposition au château d’Haroué où elle sera visible jusqu’au 31 août prochain, dans le superbe espace d’exposition du château.
Il s’agit de la présentation de photographies représentant l’évolution des travaux sur le chantier du centre Pompidou à Metz. Les auteurs de ces photos, cinq jeunes artistes, Philippe Chancel, Simone Decker, Nicolas Dhervillers, Franck Gérard, Nicolas Pinier, proposent leur regard photographique et subjectif de certains moments sur le chantier.
Descendons dans le superbe espace d’exposition, qui s’ouvre sur la droite de la cour intérieure du château.
Les carnets des 5 photographes sont consultables immédiatement, simplement posés sur une tablette avec en arrière-fond les douves du château.
Au-delà du travail d’enregistrement d’un épisode exceptionnel de l’aventure du Centre Pompidou-Metz, cette commande photographique permet de confronter et de croiser les regards singuliers de photographes issus de différentes pratiques.
Tandis que l’ossature de béton se couvrait peu à peu du maillage des pièces de bois courbes qui composent la toiture du Centre Pompidou-Metz, des artistes arpentaient le chantier, observant ses acteurs et explorant ses abords. Territoire en mutation, le chantier est devenu espace de réflexion et sujet photographique.
Philippe Chancel est né à Issy-les-Moulineaux en 1959. Il vit et travaille à Paris. S’appuyant sur le parti-pris de l’architecte Shigeru Ban qui, à l’extrémité des galeries, a créé des « fenêtres images » qui cadrent la vie, le photographe a choisi d’aborder le Centre Pompidou-Metz à travers un format : le panoramique dont vous pouvez apprécier un exemple ci-dessus, et un autre ci-dessous.
La première photo est celle de l’artiste. La seconde est en quelque sorte une ré-interprétation puisque je n’ai pas pu éviter les reflets des fenêtres d’Haroué.
Chaque photographe a arpenté le chantier du futur centre Pompidou-Metz, en observé ses acteurs à la quête de l’instant décisif, questionnement sur la notion de paysage, recherche formelle sur la dimension structurelle . ce sont donc à des lectures subjectives – et revendiquées comme telles – du site et de son environnement auxquelles le spectateur est confronté. Parfois même il est mis en scène en superposition comme le fait Nicolas Dhervillers :
Nicolas Dhervillers est né à Massy en 1981. Il vit et travaille à Paris. Après avoir installé son studio dans une salle vacante du musée, il a demandé aux visiteurs d’incarner le futur public du Centre Pompidou-Metz. Ses montages s’apparentent aux simulations 3D des projets architecturaux qui proposent une projection mentale et temporelle.
Franck Gérard est né à Poitiers en 1972. Il vit et travaille à Nantes. Il a choisi de dresser l’inventaire du lieu, en procédant par cercles concentriques autour du futur Centre Pompidou-Metz. Apparaissent ainsi les acteurs du chantier, pièces détachées et déchets glanés sur le site, arrangements fortuits d’objets, scènes de rue et instants anodins. Une petite salle est dédiée au diaporama de ses œuvres.
Simone Decker est née en 1968 à Esch-sur-Alzette (Luxembourg). Elle vit et travaille à Francfort. Coutumière des jeux d’échelle et de perspective donnant à voir différemment des lieux célèbres, Simone Decker « sème le doute » (Michel Gauthier, Le temps des fantômes, 2004.) sur le chantier du Centre Pompidou-Metz. Comme si l’évolution de celui-ci avait pris un autre tournant, que le bâtiment avait reçu d’autres formes, des étages supplémentaires…
Nicolas Pinier est né à Lyon en 1969. Il vit et travaille à Metz. Incarnant des métiers que l’on retrouvera dans le futur Centre Pompidou-Metz (artiste, gardien d’exposition, jardinier…), Nicolas Pinier se met en scène dans un lieu en construction. Il compose ainsi une galerie de portraits, inspirés d’œuvres d’art moderne, dont l’humour est vivifiant. Jugez plutôt avec ce jardinier que n’aurait pas renié Magritte.
Je vous invite aussi à admirer les portes monumentales et sobres de l’espace d’exposition avant de remonter à la surface.
Quelques mots à propos du Centre Pompidou-Metz qui constitue la première décentralisation d’une grande institution culturelle nationale en France. Ni antenne, ni annexe du Centre Pompidou, il sera une institution sœur, qui développera sa propre programmation en s’inspirant de l’esprit et des valeurs du Centre – générosité, innovation, élargissement des publics, pluridisciplinarité – et en s’appuyant sur son savoir-faire, sur son réseau et sur sa notoriété.
Pour porter ces valeurs, cette institution bénéficiera d’un atout unique, celui de pouvoir puiser dans les collections du Centre Pompidou qui, avec 60 000 œuvres, détient l’une des deux plus importantes collections au monde dans le domaine de l’art moderne et contemporain, et la première en Europe.
Le bâtiment, conçu par les architectes Shigeru Ban et Jean de Gastines (et Philip Gumuchdjian en phase concours), comprendra, outre les vastes espaces d’exposition s’étendant sur 5000 m2, des lieux pour l’accueil des publics, un studio de création pour présenter du spectacle vivant ou des performances artistiques, un auditorium, une librairie-boutique, un restaurant et un café.
Le gros œuvre a été achevé en décembre 2008 . La construction de la charpente et du toit a été réalisée de mars à juillet 2009. Les aménagements intérieurs sont en cours de finition.
Dans quelques jours, le centre Pompidou de Metz sera devenu une réalité. Inauguré le 11 mai par le président de la République, le Beaubourg de Metz ouvrira le lendemain et durant quatre jours de portes ouvertes, du 12 au 16 mai, le public pourra y accéder gratuitement. Une nocturne est même prévue le samedi 15 jusqu’à 1 h du matin lors de la 6 e édition de la Nuit des musées.
Metz Métropole, la communauté d’agglomération, a lancé une campagne de publicité. Trois mille affiches grand format, 4mx3m, sont actuellement installées dans toute la France. Elles représentent trois monstres sacrés de l’art moderne et contemporain : Picasso, l’air sombre du taureau face à la muleta, Dali et ses célèbres moustaches pointées vers le ciel, Warhol enfin le roi du pop’art. Tous trois l’annoncent : « Je m’installe à Metz ». La campagne sera également déclinée dans la presse française, ainsi que dans la presse belge, luxembourgeoise et allemande.
Pour l’heure c’est à Haroué qu’il prend en quelque sorte ses quartiers de printemps. Je reparlerai bientôt de ce château qui prépare une nouvelle surprise à ses visiteurs. Je ferai aussi un reportage photo plus large. Mais permettez d’ici là que j’aille me promener dans les jardins.
Le Château de Haroué est ouvert au public du 3 Avril au 31 Octobre 2010.
Les visites du Château sont guidées, les visites des jardins sont libres. Un parking permet de se garer devant l’entrée du Château.
Heures d’ouverture
A partir du 7 Avril et tout le mois de Juin, tous les jours de 14h à 18h.
Juillet et août : Tous les jours de 10h à 12h et de 14h à 18h30.
Septembre et Octobre : les samedi et dimanche de 14h à 18h.
Tarifs individuels : visite guidée château, jardins et expositions temporaires
- Adulte : 10 €; 9 € aux possesseurs du passeport Découvrir la Lorraine
- Enfant : 7 € (de 12 à 18 ans); 6 € avec le passeport Découvrir la Lorraine
- Étudiant : 7 € (sur présentation d’un justificatif)
- Handicapé : 7 €
- Jardins : 4 €
- Groupes : Tarifs sur demande
Renseignement : [email protected] et +33 (0) 3 83 52 40 14
NB : Pour apprécier les photos dans leur format d’origine il est recommandé de cliquer sur la première qui les ouvrira alors toutes en diaporama.