Le magazine « Fortune » a décerné le titre « d’homme d’affaires le plus puissant de la planète » à
Pour réaliser ce classement, le magazine tient compte d’une importante évolution de la notion de pouvoir. De nombreux puissants peuvent même se sentir un peu frustrés : « Le pouvoir qu’ils ont tant voulu accumuler pourrait ne plus fonctionner. Cela ne signifie pas qu’ils vont perdre ce qu’ils ont, mais que simplement cela n’a plus d’importance dans le monde. » Ce qui explique, par exemple, que Bill Gates est à la septième place du classement. Il fut un temps, souligne « Fortune », où Microsoft aurait pu se contenter d’écraser ses concurrents ou les racheter simplement, mais aujourd’hui l’éditeur de logiciels se heurte à la concurrence de systèmes libres comme Linux. De même, un patron avait autrefois le pouvoir ultime de licencier ses employés. Mais, dans le monde d’aujourd’hui, le capital humain est devenu la plus importante ressource. Le pouvoir, selon Joseph Nye, « c’est la capacité à obtenir les résultats que l’on veut ». « Lorsque l’on vous retire cette capacité, vous avez un gros problème », constate Fortune. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le professeur Nye a créé la notion de « soft power » : une obligation de séduire pour attirer les gens à sa propre cause.