Il y a des principes dans l'existence des hommes et ceux-ci les gouvernent. Montesquieu, Constant et d'autres nous l'ont souvent rappelés. Ces principes sont ce qu'il y a de plus beau et de meilleur. Parmi eux, il faut ranger : la justice, la beauté, le vrai, la liberté, l'impartialité, la solidarité, le souci de soi, l'échange, etc....Une bonne politique doit pouvoir faire en sorte de savoir combiner ces principes et les hiérarchiser. Le problème est que ces principes sont souvent ignorés, ridiculisés ou bafoués. L'homme à principes passe désormais pour un " rigide "et on se complet à croire que rien n'est possible en ce bas monde, que Schmitt et Machiavel ont cent fois raison : le premier soutenant que la politique est l'art de se trouver un ennemi, le second prétextant que le prince agit toujours dans l'urgence. Ces deux hommes se trompent. Ce qu'ils appellent politique est la partie la plus vile et la plus basse de la politique : c'est de la basse politique comme il y a de la basse police à laquelle d'ailleurs elle est souvent liée. Une belle et vraie cité devrait au contraire passer le plus clair de son temps à réfléchir aux moyens de faire vivre ces principes et surtout à tenter de les mettre au jour, dans la clarté nécessaire....Ces principes n'excluent pas les exceptions mais elles doivent demeurer telles. Ils ne conduisent pas à la rigidité. Ils doivent seulement orienter l'action et les jugements de hommes.