Le vingtième siècle a été un siècle dont les historiens du futur diront qu’il aura marqué un tournant majeur dans l’histoire de l’humanité.
Jugeons en par quelques traits qui ravalent les postures marxistes, déductives ou psychanalytiques au rang de d’approches locales :
- Déclin des agriculteurs.
- Début de la « virtualisation » du travail et démarrage de la société de la connaissance.
- Evolution très profonde de la condition féminine (droits de vote, contraception, début recherches débouchant un jour sur la fin du monopole des femmes d’enfanter).
- Fin des utopies.
- Mondialisation de l’électricité, des transports et des télécommunications.
- Omniprésence de la technique et de l’informatique.
- Donc accès au savoir partout quasi gratuit.
- Marchandisation généralisée.
- Clivage nord sud.
- Début de la conquête spatiale.
- Formes de « barbarisations » en pointe, capacité de destruction sans limites de la planète.
- Développement sans précédent d’une multiplicité de façons de vivre autrement.
- Généralisation de la multi appartenance.
- Allongement substantiel de la durée de vie dans les pays riches.
- Relativisation de la rationalité par irruption de l’indécidable et du chaos comme mode dominant du rapport à la preuve et au réel.
Tout cela étant quasi enclenché depuis le 18 e siècle avec la révolution industrielle. Et en germe depuis la Renaissance.
La conquête de la liberté prend peu à peu le pas sur la recherche de l’amour universel, avec, cela va de soi, des travers inhérents à toute conquête. Nous n’en sommes qu’au début de cette aspiration.
Un esprit normalement constitué, devrait immanquablement prendre en considération ces facteurs pour vivre. Et pourtant on est loin du compte !
Prenons en ligne de mire ce grand et minuscule pays qu’est la France : Quand on songe que le maréchal Pétain proposait en 1940 : Travail, famille, patrie !
La patrie semble un espace dérisoire à l’heure de la circulation généralisée de tout, cela renforce d’ailleurs le sentiment communautaire et les peurs locales (qu’il faut, bien entendu, relativiser en les comparant aux peurs durant la période appelée moyen age!), même si on fait encore des guerres au nom d’un pays dans d’autres coins du monde.
La famille classique a volé en éclats
Le travail est en pleine crise…
D’une façon générale les rapports que nous entretenons avec le certain, l’utile, le temps, le pouvoir, l’amour ont connu de telles évolution qu’un principe devrait s’imposer à tous, il faut d’urgence refonder l’éducation. Car, si on ne naît pas crétin, on peut le devenir facilement !
Et, bien entendu, la première question qui se pose c’est par quoi commencer ?
Comme il devient de plus en plus difficile de se faire une opinion fondée sur un simple sujet comme le réchauffement climatique (deux numéros consécutif de la revue Science et vie proposent des hypothèses tout à fait contradictoires qui empêchent toute personne normalement constituée d’avoir un avis sur le long terme), il semble raisonnable de commencer par établir :
- Ce que peux vérifier et qui dépend de moi
- Ce que je peux raisonnablement partager avec l’autre comme points communs.
- Ce que je dois impérativement faire avec les autres
- Ce qui risque d’être l’objet de conflits menaçant mon existence.
- Ce qui est hors de mon pouvoir et dont je dois tenir compte.
- Ce qui vaut la peine que je vive.
Bref refonder les repères qui nous permettent ne nous orienter, de choisir, de collaborer, de prendre du plaisir …
Bref mettre l’accent sur de nouvelles articulations entre le concret, le sensible et le conceptuel qui sont les trois piliers de toute société humaine.