Tièdes larmes
Soliloque de l’ombre
Funeste charme
De ces vers si sombres
Rimes acides
Et jeux de mots plastiqués
D’apparence placide
Aux phrases appliquées
Tristesse d’un art
Sans grand intérêt
Caresse de poignard
Crime sans regret
Je tiens ma plume
tel le manche du couperet
D’une encre qui fume
À l’affut, tout près
Tristesse d’ici-bas
Pesanteur naturelle
Lenteur temporelle
Comme des années de célibat
Versificateur nébuleux
Je transcris mes instants
Embrumant sens en insistant
Falsificateur méticuleux
Tristesse et déraison
D’un poète malade
Qui sent approcher l’oraison
Abandonnant sa peuplade
Solitude de l’associable
Intoxiqué par sa rage
Ses fautes injustifiables
Causant tant de ravages
Ce dernier chapitre
Est finalement si proche
Ce triste épitre
Polluant l’eau de roche.