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Je suis blanc dehors et noir dedans
rouge au cœur
jaune au revers de mon manteau
.
Le poème est mon exil…
*
J’ai lancé aux prémisses du jour
un fragment de printemps
entre tes bras d’azur
*
J’ai cueilli entre deux herbes jaunies
La sève de tes larmes
Posées en fines gouttelettes de rosée
*
Regarde-les compter fleurettes
Pleurant demain de n’avoir pas pris leur rôle au sérieux aujourd’hui
Car le temps est une invitation à s’abstenir
.
Il en est qui calculent
Parient sur les caprices météorologiques
*
Ceux-là savent pouvoir compter sur la défection
.
Entre deux tartines et un bol de café
Ils fomentent leur pompeux discours de victoire
.
Elle ne leur appartient pas
*
Je décline à l’infini ma soif de connaître
Chaque jour qui passe est une invitation
A honorer le sang versé pour ma parcelle de liberté
J’en vois tant qui pleurent
Chaque jour
Se détournant ensuite de ces lieux de parole
Si longtemps attendus
Entre deux bouffées de violence abjecte
*
Rien ici ne fut donné
Tout fut arraché à l’ingratitude possédante
Les avancées se font à saut de puces
Les reculs à pas de géant
*
Nous voici
Eternels Sisyphe
A remonter le boulet de nos désirs
Sur la pente savonnée
Par ceux qui nous font gober leur nature divine
Pour mieux endormir les cervelles immatures
*
Il nous reste à déguster le seul instant de répit
Celui offert lorsque la pierre roulée en bas
Il nous faut la rejoindre
Pour reprendre notre inlassable ouvrage
.
Manosque, 14 mars 2010
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