« Les Fausses Confidences » sur la scène de La Rochelle… Belle soirée de printemps sur le port et belle soirée dans le décor majestueux et baroque imaginé par Didier Besace. Profondeur du plateau sur lequel une succession de panneaux tournants figurent la diversité d’une grande demeure aristocratique, lieu unique qui est aussi l’enjeu d’une révolution à venir. On est en plein dix-huitième siècle…
Pris dans la toile de cette propriété, les personnages de Marivaux sont dans l’étreinte… Mais non à la façon de ceux d’un Fragonard ou d’un Boucher. Les « égarements du corps et de l’esprit » se jouent d’abord sur les planches, sous la magistrale et cruelle direction d’un meneur de jeu à peine dissimulé… Car ce qui compte avant tout pour l’auteur, ce n’est pas le baiser (cela finira bien par arriver, de toute façon !), c’est la lente germination du désir et de l’excitation…
Le meneur de jeu, laborantin du cœur humain, c’est Dubois… Dubois qui avertit son ancien maître Dorande que, malgré la différence des classes sociales, il fera en sorte de l’unir à sa nouvelle maîtresse, la noble Araminte, veuve et malheureuse.
Tout semble pourtant s’opposer à ses desseins : les langueurs de la jeune femme, sa résistance, son sens de l’honneur et des conventions, la garde rapprochée de sa mère, le comte qui cherche à l’épouser… et pourtant, Dubois parvient à ses fins dans le temps d’une seule journée.