The great ecstasy of robert carmichael

Par Rob Gordon

Ceux qui parlent de ce film n'ont que cela à la bouche : à la fin de The great ecstasy of Robert Carmichael, il y a une scène de viol particulièrement sordide, avec notamment l'utilisation d'objets de grande taille pas vraiment destinés à cet usage. Et c'est vrai que cette séquence fait froid dans le dos : filmée avec distance et retenue, en plan fixe, c'est une vraie claque dans la gueule. Mais pas vraiment le genre de claque qu'on aime recevoir, plutôt celle qui sert à vous réveiller à la suite d'un évanouissement.
Car si l'on excepte la scène du film, The great ecstasy of Robert Carmichael sonne particulièrement creux. Jeune metteur en scène, Thomas Clay suit qulques adolescents en crise, qui préfèrent découvrir les joies de la drogue et des tournantes plutôt que de mettre le nez dans leurs cahiers. Parmi eux, Robert, ado solitaire, mutique et visiblement frustré. Pendant plus d'une heure, Clay juxtapose les scènes comme s'il voulait mettre en évidence une montée en puissance jusqu'à l'inévitable conclusion. Las, le spectateur n'y voit qu'une représentation criante de vérité de l'ennui qui ronge la jeunesse anglaise (et d'ailleurs). Pas vraiment de psychologie, pas de vrais actes non plus ; alors pour accrocher l'oeil, Clay a recours à des artifices visuels et sonores déjà vus ailleurs .
Puis arrive la scène-clé : certes impressionnante si on l'isole du reste, elle s'écroule comme un château de cartes lorsqu'on réalise à quel point elle est injustifiée. Visiblement, Clay est atteint du syndrome Miike, qui dans le suprêmement crueux Audition, compensait son absence totale de choses à raconter par une scène finale tout bonnement insoutenable (bien plus qu'ici). Le vide est décidément une chose fort détestable.
3/10