Sale temps pour les compagnies aériennes européennes (Air France, British Airways, Lufthansa etc…): alors que la paralysie liée à l’éruption du volcan islandais leur a coûté 260 millions d’euros par jour, c’est une réflexion menée par les entreprises du monde entier qui menace désormais leur avenir. En effet avec les troubles liés au 11 septembre, à la grippe aviaire, au virus H1N1 et surtout la crise financière, les multinationales ont entamé une réduction drastique de leurs dépenses en voyages d’affaires. En 2009, une baisse de 40% des voyages en business class a ainsi été enregistrée : les places économiques ont été privilégiées mais surtout les visioconférences et conférences téléphoniques s’imposent peu à peu comme des solutions miracles car infiniment plus économiques que les voyages d’affaires (prix du billet aller/retour, hôtel, repas, heures de voyage non travaillées etc.).
Selon le groupe Gartner, ces réunions à moindre coût pourraient faire perdre à l’aviation civile 2.1 millions de places d’ici à 2012, soit l’équivalent de 11 666 vols d’A320 ! Quels sont les impacts dans la communication des entreprises :
1/ Un argument supplémentaire pour appuyer les politiques environnementales des marques
Réduire les coûts tout en améliorant son image verte : voilà qui ne pouvait que plaire aux marques. Marc Thiollier, le directeur général d’Accenture se réjouit ainsi : « Cela s’inscrit dans notre projet de réduction d’empreinte carbone ». Où l’intérêt financier trouve justification dans l’écologie.
2/ La disparition du contact humain
Les visioconférences et les nouvelles techniques de téléprésence (qui grâce à une modélisation en 3D permettent de voir son interlocuteur en taille réelle) neutralisent toutes les impressions liées au contact physique : pas de poignée de main ou de salut, pas d’impression de charisme, de sympathie ou de peur etc. Mais c’est surtout la partie off et conviviale qui disparait : plus de repas ou de collation partagés, plus de retour commun en voiture ou en train. Ne reste que le côté professionnel.
3/ Mais une chance pour le management de proximité
Les équipes travaillant loin du siège se plaignent souvent de l’absence de rapports avec la direction qu’ils ne voient que trop rarement. Avec la visioconférence, les managers et directeurs peuvent désormais multiplier les réunions et les points de contact et notamment humaniser leur fonction : ce qui n’était qu’un nom, une voix et un email, devient un visage, un corps et une présence.