Les fontaines de mon village,
Sur chaque place où dort l’ennui,
Sans fin laissent leur verbiage
Remplir les vasques jour et nuit,
Elles ont des grâces anciennes
Pour les vieilles et les oiseaux
Rêvant, aux douces antiennes
Du jet limpide de leurs eaux.
Car le passé de nos aïeules
Est aussi pur que leur cristal.
Il y revit pour elles seules
Avec le miel du sol natal.
Quand aux oiseaux, amis fidèles
Ils y viennent tous les midis,
Afin que le bruit de leurs ailes
Double l’écho du clapotis.
(Fernand Sauvaire)