Cause céleb' -=- Helen Fielding

J'ai eu peur que Rosie Richardson, l'héroïne, soit de la même trempe que Bridget Jones. Parce qu'elle s'embarque dans l'aide humanitaire en Afrique pour échapper à un chagrin d'amour et  au club sélect des célébrités londoniennes. (Déjà, ça fait rabâché, non? Aïe.) Une grande malade d'amour comme Bridget? Pitié!   

Ben non! Rosie à la différence de Bridget Jones est un personnage plus mature, à la psychologie plus fouillé. Elle se connaît et ne tombe pas, comme sa petite soeur frivole que sera Bridget (Cause céleb' est le premier roman de Fielding), dans l'apitoiement geignard qui personnellement m'a tapé sur les nerfs à la lecture du célèbre Journal. Les sentiments qu'elle décrit de sa passion amoureuse immodérée pour Oliver sont justes et nous renvoient, nous pauvres lecteurs, à nos émois amoureux lointains ou récents. Cette passion dévorante et aveuglante, la blessure des amours inappropriés!  Et puis, tout le volet de son travail humanitaire m'a semblé réaliste et bien documenté. L'alternance entre les deux thèmes (richesse et pauvreté) pouvait faire dans le cliché, mais non! Simplement une description juste du pouvoir des médias, son influence sur l'opinion publique selon la mode du moment, comment le capitalisme s'entretient du malheurs des uns, comment la société en est dupe même si elle est aussi pleine de bonne volonté.    

J'ai beaucoup aimé Rosie. Sa façon de penser. Ce n'est pas une activiste chiante(!) Mais bon, certains passages décriants le vedettariat, il faut l'admettre, sont plutôt assomants. Parce que, oui, je pense que cette histoire à un peu mal vieillie. Le fond reste actuel, certainement, mais sans le vernis de l'originalité. N'empêche, je l'ai lu en 2 jours. (C'est dire!) C'est le type de lecture qu'il faut faire de temps en temps, juste pour réamorcer notre conscientisation aux enjeux planétaires et nous éloigner, un moment, de nos petits nombrils. Mais je vous rassure, je n'ai pas trouvé le ton moralisateur. C'est un vibrant portrait, c'est tout, plaisant à lire. Et je trouve le docteur O'Rourke pas mal, tiens! 4/5