Des yeux, un nez, qui sont autant de visages... « un monde enchevêtré » !
Objet fascinant, expressif, iconique.
Il s'agit d'une tête d'une massue marquisienne U'u figurant un tiki : une arme enveloppée d'images, déclinant des petites têtes d'etua aux fonctions probablement apotropaïques.
L'art marquisien a su jouer à l'infini sur les décompositions et transformations de motifs notamment celui d'etua (ou petit dieu) ; donnant ainsi au corpus relevé sur les tatouages, les objets et les sculptures, une cohérence extraordinaire.
L'on doit beaucoup aux études de Karl von den Steinen dès le début du XXème siècle. Reprises par Alfred Gell dans son livre L'art et ses agents (dont on trouvera plusieurs diagrammes sur le corpus marquisien), celles-ci lui servent (avec plus ou moins de bonheur) à tenter de définir le concept de style et à comprendre l'art marquisien comme un « objet disséminé » (voir son précédent chapitre sur la personne disséminée et l'exemple de la représentation de A'a).
On retrouvera cet objet dans le parcours que propose Philippe Descola au musée du Quai Branly.
Photos de l'auteur dans l'exposition La fabrique des images.
Massue appartenant aux collections du musée.