On ne devrait pas exister

Par Rob Gordon

Un jour, Hervé pète un plomb et décide de plaquer le métier d'acteur porno avant qu'on ne veuille plus de lui. Objectif : devenir un acteur "traditionnel", se mettre en quête de "modération". Un résumé vraiment trop réducteur pour un film qui n'en est pas un. Grosse baudruche foutraque et poisseuse, On ne devrait pas exister st à coup sûr une oeuvre pas comme les autres. Un bidule bâclé qui lorgne vers Édouard Baer et Albert Dupontel mais ne se tourne finalement que vers le nombril de HPG, vrai hardeur quasiment dans son propre rôle.
Filmé comme un porno, On ne devrait pas exister crée une hystérie brute de décoffrage, installe un malaise permanent et débite de grandes phrases apparemment philosophiques mais souvent vides de sens. On peut voir le film comme le double portrait d'un type qui cherche à se construire : ni Hervé ni HPG ne savent quoi faire ni comment le faire. Improvisations qui partent en vrille, surréalisme désabusé : HPG ne fait rien comme tout le monde, et il le crie haut et fort. Difficile de voir où il veut en venir et ce qu'il conte faire par la suite. Mais On ne devrait pas exister étant bourré de fulgurances (plus ou moins maîtrisées), cela ne poeut qu'éveiller une certaine curiosité. Au spectateur de s'accrocher, de tenter de comprendre, ou de rejeter en masse un film effrayant comme pas deux.
6/10