La Grèce a donc demandé le plan d'aide euro-FMIesque. Vous lirez énormément de commentaires sur l'angle économique.
Voyons l'angle géopolitique, du côté grec.
Remarquons, pour notre part, que l'annonce en a été faite sur l'île de Kastellorizo, comme le remarque le Figaro. C'est la plus orientale ile du Dodécanèse (à l'est de Rhodes), ces iles sous administration italienne puis britanniques, et revenus tardivement à la Grèce, en 1947-1948.
Il s'agit donc, symboliquement, d'une ile grecque d'Asie mineure, face à la Turquie qui a chassé, après la première guerre mondiale, toutes les populations grecques de ces rivages de Grande Grèce.
Le symbole est donc national. C'est justement ce ressort national que veut jouer Georges Papandréou. En effet, son opposition critique "l'abandon de souveraineté" que signifie la décision. Car ce qui s'annonce, au-delà des mesures sociales, c'est une violente purge imposée de l'extérieur (marchés, UE, FMI). Il s'agit donc de ressouder l'unité nationale, quitte à utiliser à nouveau le ressort turc pour cela.
Est-il besoin de dire que la chose est dangereuse, et fort inquiétante ? Mais qu'elle valide notre scénario noir : la crise forcera à trouver des boucs émissaires....
O. Kempf