Il s'appelle Napoleon Dynamite, et c'est déjà mal parti pour lui. Il est moche, ringard, stupide, mythomane et rejeté par tous. Sa famille est presque pire que lui. Son seul ami, Pedro, est un Mexicain qui pense pouvoir être élu président des élèves du lycée parce qu'il a un vélo et qu'il est le seul à avoir une moustache. Napoleon décide de l'aider, et de prouver... qu'il n'a rien à prouver.
Tourné avec 6.000 dollars et des comédiens mormons, Napoleon Dynamite était précédé d'une jolie réputation et d'un joli score au box-office (il a rapporté environ 700 fois son budget). C'est en effet un film bien foutu et divertissant qui plombe un peu l'ambiance tellement l'ensemble des personnages est composé de losers de la pire espèce. Ça sent le renfermé et la sueur rance à chaque coin de chaque plan. Tous les personnages, pourtant déjà bien au fond du trou, semblent vouloir descendre encore plus bas. Et ils sont tellement pathétiques qu'on n'a pas vraiment envie qu'ils s'en sortent.
Le film de Jared Hess rappelle un peu un Wes Anderson version young age. Napoleon est d'ailleurs assez semblable à Dudley, le patient compulsif de Bill Murray dans La famille Tenenbaum. Malgré quelques longueurs, on passe un bon moment, et on retient le nom de Jared Hess, qui cache un sacré paquet de talent.