Bean

Par Rob Gordon

En 1997, le type le plus con et laid du monde débarquait sur nos grands écrans. Avec sa veste aussi moche que lui et ses yeux globuleux, mister Bean est peu à peu devenu une sorte de légende, le type qu'on aime ou qu'on déteste, mais qu'on se tape de toute façon à chaque Noël en guise de programme de fêtes. Pour son arrivée au cinéma, Bean s'est quelque peu transformé : le voici doté de cordes vocales, qui lui permettent de s'exprimer avec autre chose que des borborygmes. Ce qui pouvait être une bonne idée a pourtant tendance à desservir le personnage : imaginez un peu que l'on rende Buster Keaton super bavard... Alors, hormis une scène de discours assez tordante, le fait que Bean découvre l'usage de la parole n'est pas vraiment bénéfique.
Outre quelques gags multidiffusés et inévitablement reproduits ici, les scénaristes de Bean ont su créer de nouvelles situations, dues aussi bien à la confrontation entre plusieurs cultures qu'à la subite promotion de Bean, chargé de convoyer un tableau d'une valeur inestimable. Le face-à-face entre Rowan Atkinson et Peter MacNicol est souvent impayable, même si une nouvele fois l'idée consistant à faire de la victime n°1 de bean un personnage comique à part entière provoque un certain déséquilibre. Habitué aux facéties d'Atkinson, le spectateur a presque tendance à être davantage séduit par les mimiques outrancières de MacNicol (le génial John Cage d'Ally McBeal). Il n'empêche : par la force d'une mise en scène supra discrète qui laisse les situations se développer et les personnages s'épanouir, Mel Smith livre un divertissement d'une qualité certaine, qui aurait gagné à être monté de façon plus serrée, mais qui remplit assurément une partie de son contrat. Contrairement à la suite sortie en avril 2007...
6/10