Né dans une famille modeste de l'ouest de la Hongrie, Viktor Orban a passé sa jeunesse dans la jolie ville de Szekesfehervar, à une centaine de kilomètres de Budapest. Ancien étudiant dissident, membre fondateur du Fidesz, il a déjà été Premier ministre entre 1998 et 2002.
Un parcours presque sans fautes
On le dit charismatique. Surnommé «Kiss Viktor» (petit Viktor) par ses détracteurs, il est adulé par ceux pour qui il incarne l'opposition anti-communiste. Peu sont indifférents au personnage, il est soit adoré soit détesté comme peu d'hommes politiques le sont en Occident. Certains ont peur de lui au point de le comparer à un autre petit homme brun tandis que d'autres acceptent le personnage dans son entièreté, sans discussion et malgré les rumeurs qui circulent.
Un pays prêt à le suivre
Après 8 ans dans l'opposition où il a nourrit cette dualité politique typiquement hongroise qu'il dénonce aujourd'hui, Viktor Orban s'engage "pour que, au lieu d'avoir une politique marquée par des luttes permanentes, on privilégie une politique dont l'objectif est la gouvernance permanente". Pour y arriver, une seule solution à ses yeux : le parti unique, afin de ne plus être entravé par des débats sans fins. Il est vrai que la société hongroise donne l'impression et cela sera le cas tant qu'au moins une génération d'hommes soit passée, d'être coincée entre cette dualité irréconciliable et résumée ainsi : ceux qui ont pu bénéficier du système communiste et qui dans un merveilleux retournement de veste se sont adaptés au «capitalisme» et ceux qui ont été victimes de la première et parfois de la seconde idéologies.On a même pu lire que les Hongrois étaient mûrs pour ce régime du parti unique, fatigués qu'ils sont de la démocratie jusqu'à comparer la période actuelle à celle des hommes forts de la Hongrie depuis François-Joseph en passant par Miklós Horthy et János Kádár. Pour certains intellectuels de gauche, le temps est venus de vivre une «quatrième période autoritaire». Face à la perte de crédit de la gauche, à la crise économique mondiale et à la montée de l'extrême-droite, la seule solution serait un régime fort sans contradicteurs.
Le même refrain
Sûr dès septembre 2006 – suite aux scandale lié à la radiodiffusion du discours du Premier ministre de l'époque Ferenc Gyurcsany - de revenir au pouvoir, Viktor Orban est à un tournant de sa carrière politique. Itt az idö ! (C'est le moment !) est son slogan. Il le dit lui-même : "Les Hongrois ont voté pour la Hongrie et pour son avenir. Je sens dans mon corps et je sais dans mon cœur que je suis face à la plus grande tâche de mon existence. J'aurai besoin de tout le peuple hongrois pour la surmonter".Pour gagner, Viktor Orban n'a même pas eut besoin de présenter un programme politique clair. En surfant principalement sur de vieux refrains tels entre autres que le nationalisme économique et les minorités, il a sut faire vibrer la fibre «de résistance» des Hongrois, résistance contre l'envahisseur extérieur, l'empire ottoman, autrichien, allemand, soviétique et aujourd'hui capitaliste. A quand un politicien qui saura donner assez confiance aux Hongrois pour qu'ils sachent se défaire de leur inquiétude et regarder vers l'avenir ?