Jeudi soir, je suis retourné à Secret Place, vous savez, la salle où j'avais vu Pat The White en janvier. Encore pour un concert de blues.
Sauf que cette fois, je ne savais pas du tout ce que j'allais voir. Mon pote Yannick m'avait dit que ça risquait d'être bien; je lui ai fait confiance. Et j'ai bien fait !
Après un apéro agrémenté d'une assiette charcuterie-fromage sur une terrasse du centre-ville, nous sommes partis dans les faubourgs, Yannick, son ami Stéphane et moi, pour écouter de la musique d'homme...
En première partie se produisait un groupe du Sud de la France, The Dirty Farmers. Leur musique, plutôt pêchue, est largement influencée par celle du bayou ; leur look et leur jeu de scène aussi.
Mélange de rockabilly, de country-punk et de western-swing, ces 4 fermiers ont enchaîné des compositions originales et quelques reprises de Johnny Cash, Elvis et des Pogues.
Une excellente entrée en matière...
Et vous avez vu la brunette à la contre-basse ! La jolie Marianne apporte vraiment un plus au groupe avec son look vintage et sa maîtrise du gros instrument. Je dois dire que j'ai toujours aimé les filles bassistes mais alors, celles qui jouent de la contre-basse, je capote...
Après les Dirty Farmers est arrivée la vedette de la soirée, Scott H. Biram. Et là, on a tout de suite été subjugués par ce Texan complètement habité et sa musique transcendante.
Ce type est un fou !!! Il lui est arrivé une histoire terrible qui explique sans doute la profondeur de sa musique.
En 2003, son pick-up a percuté un camion a 75 km.
Il raconte lui-même : "Le camion m'est arrivé dessus. Le pare-brise a explosé et a fait un trou autour de moi. C'était juste un amas de métal avec mon siège qui dépassait. J'étais coincé au milieu de tout ça avec un os qui sortait de ma jambe, ce pied plié en deux, ce genou cassé en trois et un os qui sortait de mon bras. Et à l'intérieur je saignais parce que mon petit intestin était séparé de mon colon. Ils m'ont mis des plaques de métal dans mon bras.
Dix jours après mon accident, je commençais à jouer de la guitare sur mon lit d'hôpital et un mois plus tard j'ai appelé les clubs pour reprendre ma tournée. J'étais toujours allongé dans mon lit…
Mon corps me fait souffrir sans arrêt mais ça me permet de mieux chanter le blues."
Mais le registre musical de Scott est large, il commence au blues et s'étend vers le rock et même le hard-rock. Il est seul sur scène avec sa vieille Gibson de 1959, usée par le temps et le jeu, son harmonica, son pied de grosse caisse et son micro qui sature.
Et ce n'était pas le seul à saturer. Celui de mon appareil photo n'a pas non plus aimé les riffs endiablés du dirty old one man band, comme il se surnomme lui-même.
Du coup, le son de mes vidéos est pourri. Je n'ai pu récupérer que quelques extraits où l'homme ne maltraite pas trop sa guitare mais je vous préviens, c'est un peu dur pour les oreilles :
Le personnage cadre plutôt bien avec son blues poussiéreux et peu consensuel. Les grossièretés ponctuent bon nombre de ses phrases et j'ai retenu une des vérités qu'il nous a distillé hier soir : "The most addictive drug is... pussy". Vous me pardonnerez de na pas la traduire...
Vous l'aurez compris, j'ai adoré ce concert. Si vous voulez jugez de la qualité de sa musique, je vous propose une vidéo, trouvée sur le Web, avec un son correct :
Pour terminer cet article, je vous ai gardé une vidéo étonnante. Vers la fin du concert, Scott H. Biram a pété une corde de sa guitare; rien d'étonnant vu le traitement qu'il lui inflige !
L'homme ne s'est pas démonté, il a entonné un vieux blues a capella tout en changeant sa corde. Incroyable !!!
Je vous l'avez dit, un vrai malade ce type !
On pourrait pas le faire venir au FestiVoix ? Il prend pas trop de place...