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Récit d’aventures en pays magyar. Préambule.

Publié le 24 avril 2010 par Herbertlegrandkhan

Après le récit de voyage en Chine et mes improbables tribulations sur les traces du Yeti, voici l’incroyable récit d’aventure en pays magyar. (La Hongrie si vous préférez, mais magyar c’est plus ésotérique.) Il s’agit d’un voyage réalisé en 2004 en compagnie de quelques amis

Sur les traces du vent

Récit d’un voyage en Hongrie

« Herbert de Vaucanson présente ici les résultats de son Enquête afin que le temps n’abolisse pas le souvenir des actions des hommes et que les grands exploits accomplis soit par les Auvergnats, soit par les Barbares, ne tombent pas dans l’oubli ; il donne aussi la raison du conflit qui mit ces deux peuples aux prises. »

Préambule.

Tout commença par un matin opalescent de l’hiver 2004, deux jours avant les ides de mars. Je parcourais à l’aurore, solitaire, les landes majestueuses du Cantal pour assister au lever de soleil. J’étais comme un bateau ivre flottant sur un océan de nuages d’où s’élevaient quelques îlots de basalte. Je goûtais le calme froid des hauteurs, seulement troublé par le sifflement du vent dans la gentiane. Le grand astre s’arrachait doucement à sa torpeur nocturne et répandait à l’entour sa pâle clarté. La brume tapissant le fond des vallées se souleva comme un voile de soie, découvrant aux lueurs de l’aube le fond des vallées au creux desquelles serpentaient, fragiles, d’imperceptibles ruisseaux.

Récit d’aventures en pays magyar. Préambule.

Je reprenais mon souffle, debout sur un petit promontoire d’où je regardais poindre le jour en savourant ce moment d’intense sérénité. J’étais sujet d’un tableau de Friedrich, piqueté de silences, d’ombres et de lumières. L’habitation et le sentier les plus proches étaient à des kilomètres. Nul importun ne devait troubler ma solitude, quand la coiffure hirsute de Cédric pointa d’un buisson en contrebas…

À peine essoufflé, il s’approcha lentement de moi sans dire un mot, puis s’arrêta pour observer les nuages.

-   Bonjour mon ami. Le soleil se lève bien à l’est aujourd’hui.

-   N’est-ce pas toujours le cas ?

-   Les temps sont troublés, on ne peut plus s’accrocher aux certitudes.

… (Silence) …

-   Est-il sage d’avoir des certitudes ?

(Soupir charismatique de philosophe irlandais s’apprêtant à dire un truc pas trop con)

-   Il se passe quelque chose à l’est. Les vents portent en eux l’obscurité. Regarde les oiseaux… Ils ne jouent plus avec les zéphyrs comme naguère.

-   À quoi penses-tu ?

-   Il faut aller voir au ponant ce qui se passe, avant que le mal n’atteigne notre pays.

-   Partir vers l’est est un voyage dangereux. Te souviens-tu de la Pologne ? Nous avons entendu des chants grégoriens, mangé des nouilles à la chantilly et Fabien a failli être dévoré par des indigènes…

-   Nous devons rassembler une équipe d’aventuriers irascibles, qui ne craindraient ni la peur, ni les maladies, ni la faim : des brutes campagnardes capables de rester un mois sans se laver et de saigner un phacochère avec les dents. Peux-tu me trouver ces gens ?

-   Combien en veux-tu ?

-   Sept. Comme les sept doigts de la main.

-   Je les trouverai. Les rues de Clermont ne manquent pas d’aventuriers défroqués et d’immigrés chinois en quête de bière.



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