La rue du Collège du Roure va du Palais du Roure à la rue Viala (place de la Préfecture).
Un de ses anciennes appellations est rue Triperie Vieille. Puis, elle a été nommée Carriera de l’Amorier ; ce nom était dû à la taverne de l’Amorier que Pierre Baroncelli acheta en 1466 pour y faire sa maison. Elle allait de la rue de l’Argentière à la rue des Masses. Elle nous montre la façade à l’ombre du Palais du Roure. Elle porte aujourd’hui le nom d’un de ses anciens aboutissants, le Collège du Roure. Celui-ci avait été fondé en 1476 dans la Livréede Poitiers par Julien de la Rovere (futur pape Jules II en 1503). Ce collège accueillait gratuitement les étudiants pauvres. Il subsista jusqu’au XVIIe siècle. En 1709, il fut réuni au Collège Saint-Nicolas d’Annecy. Ce collège est aujourd’hui occupé par la préfecture de Vaucluse.
N° 3 : Palais du Roure. Autrefois, cet immeuble était la taverne de l’Armorier ou du Mûrier. En 1469, Pierre Baroncelli, achète cette taverne et deux autres maisons voisines pour en faire sa résidence. On en attribue aujourd’hui la construction à Antoine Colin dit La Coque. Un des fils de Baroncelli, Julien, a épousé la nièce de Julien de la Rovere; c’est grâce à cette union que les Baroncelli, seigneurs de Javon, acquirent leur titre de gloire et que le mot «Roure» (traduction française de Rovere ) reste le mot qui désigne cette demeure qui est aujourd’hui la plus belle maison gothique d’Avignon. Quelques vestiges datent encore de cette époque ; les esthétiques croisillons de branchages presque dénudés et sculptés en relief sur le mur entourent un ensemble effacé par le temps. On distingue vaguement deux personnages debout portant un très imposant heaume. On a longtemps pensé que ces branchages étaient du chêne et pourtant ce sont des branches de mûriers qui rappellent le nom de la taverne; même les Baroncelli étaient persuadés que Julien de la Rovere était le créateur de cet immeuble.
Pendant la Révolution, l’hôtel devint le siège du Comité Révolutionnaire d’Avignon et servit aussi de logement pour les officiers. Il fallut attendre le début de l’Empire pour que les Baroncelli retrouve leur maison. Folco de Baroncelli fut le secrétaire de rédaction du journal de Mistral, « L’Aioli », dont le siège était l’hôtel des Baroncelli. C’est d’ailleurs Frédéric Mistral qui a baptisé cette demeure « Palais du Roure ».
En 1918, cet immeuble devint la propriété de Etienne Meller et sa fille, Jeanne de Flandreysy. Après trente années de travail acharné, Jeanne de Flandreysy restaura cette maison qui avait subi d’importantes dégradations et ce lieu se transforma en endroit de rencontre culturelle. En 1941, le Palais du Roure est classé monument historique. Puis, la ville d’Avignon en est devenue propriétaire par donation en 1944. Enfin, depuis 1952, le Palais du Roure est « L’Institut d’Études Méditerranéennes » sous la direction des Universités de Montpellier et d’Aix-Marseille et de plus, il conserve les archives de la famille Baroncelli du XVe au XIXe siècle.
Dans la cour, décorée de nombreuses cloches, il y a une jolie niche qui abrite la madone de l’hôtel de Javon et son enfant dont il manque les bras. La niche est creusée dans la muraille.