Les
papes ont vécu à Avignon, ont construit un palais et la grande place
devant celui-ci et qui nous permet d'avoir le recul pour l'admirer.
Avant cela, la ville était tassée autour du Rocher et la place
n’existait pas encore.
Il y eut sept papes avignonnais du 195ème au 201ème
De 1305 à 1314, Clément V. Bertrand de Got né à Villendraut en Gironde et mort à Roquemaure dans le Gard le 20 avril 1314. Il commença son pontificat à Rome et le finit à Avignon car en 1309, il n’a pu regagner l’Italie. Il était l’ami de Philippe IV le Bel. C’est à lui que l’on doit la suppression de l’Ordre des Templiers.
De 1316 à 1334, Jean XXII. Jacques Duèse ou d’Ossa, né à Cahors en 1245 et mort à Avignon en1334. Il fut élu pape après un conclave de 16 mois dans l’église des jacobins de Lyon.
De 1334 à 1342, Benoît XII. Jacques Fournier, né à Saverdun dans l’Ariège et mort à Avignon en 1342. Il fut élu pape après un court conclave de sept jours.
De 1342 à 1352, Clément VI. Roger-Pierre de Beaufort,
né à Maumont en Corrèze en 1291 et mort de la gravelle à Avignon le 12
décembre 1352. Il a protégé les juifs accusés d’être responsable de
l’épidémie de peste noire.
De 1352 à 1362, Innocent VI. Etienne Aubert, né à Pompadour, Corrèze et mort à Avignon le 12 septembre 1362.
De 1362 à 1370, Urbain V. Guillaume de Grimoard, né près de Mende en 1310 et mort à Avignon en 1370.
De 1370 à 1378, Grégoire XI. Pierre Roger de Beaufort, neveu de Clément VI,
d’où similitude dans le nom, né à Rosiers d’Égletons, en Corrèze en
1331 et mort à Rome le 27 mars 1378. Il commença son pontificat à
Avignon qu’il quitte le 13 septembre 1376 et le termina à Rome.
Plus deux papes du schisme; ceux qui revendiquaient la papauté en France et surtout à Avignon. Ils habitaient le Palais des Papes. Ils avaient été élus par les cardinaux français mécontents du pape actuel qui siégeait au Vatican.
La Chrétienté fut divisée en deux. Cette période s’appelle « le Grand Schisme ».
Clément VII, Robert de Genève,
né à Genève et mort le 16 septembre 1394. Il fut inhumé à l’église des
Célestins, mais son tombeau fut détruit pendant la révolution.
Benoît XIII, Pedro de Luna,
né à Huesca dans l’Aragon espagnol ; il est mort le 17 novembre 1424 à
Paniscole, dans l’Aragon. Sa dépouille est inhumée à Igluera.
Lorsque
vous êtes rue de la République (rue de la Ré pour les Avignonnais), en
direction de la place de l'Horloge, prenez à gauche la rue Mignard,
puis la rue Dorée (ou si vous êtes rue Viala, près de la préfecture, prenez la rue Dorée, faites quelques pas et retournez vous)
et vous verrez une immense peinture murale représentant les papes. Bien
sûr, ils ont tous la même tête puisque c'est la même personne qui a
servi de modèle, mais ils sont vêtus comme l'étaient les papes en leur
temps.
Réponse à ma question posée le 9 juin: pourquoi toutes ces statuettes de la vierge à Avignon ?
Clément VII, pape de 1378 à 1394, appelle Avignon « la cité mariale » et il déclare la vierge Marie protectrice de la ville. Dès lors, chaque boutique, échoppe ou atelier, possède une image de la vierge souvent sous forme de tableau ; chaque Avignonnais, en bâtissant sa maison, réserve un emplacement sur lequel il pourra construire un oratoire avec une statue de la vierge. À l ‘époque on utilisait la pierre de Pernes qui avait l’apparence du marbre. Une lanterne était allumée tous les samedis en dévotion. Il est agréable d’imaginer les soirs d’automne, quand toutes ces lanternes éclairaient le visage de la madone ! Les passants ralentissaient leur pas remerciant la vierge de les guider à travers les rues silencieuses et sombres.
Lorsqu ‘en 1657, le port supérieur du Rhône fut achevé, une statue de Notre-Dame fut érigée par les consuls entre la partie inférieure et la partie supérieure du port. Sur le piédestal on pouvait lire l’inscription : « L’an 1657, le port supérieur du Rhône est achevé et les illustres et magnifiques consuls ont dédié ce trophée à la vierge Marie, protectrice de la cité avignonnaise ». Une inondation a emporté l’inscription en 1674. Jean Péru a été chargé de graver à nouveau cette phrase et de réparer la statue abîmée par la crue. Pour cela, il reçoit de la ville la somme de dix-sept pistoles. Il refait la statue en pierre fine avec, sur du marbre, les armes du Saint-Père, de Monseigneur le Cardinal Légat et de Monseigneur le Vice-Légat et de la ville. Et on installe la statue au milieu du quai du port. Une nouvelle inondation en 1755 et il faut à nouveau réparer la statue et changer le piédestal.
Dans un manuscrit du XVIIe
siècle, Vincent Laudun, dominicain, recense deux cent cinquante niches
avec la vierge Marie.Henri Bouvet dans un de ses livres dit qu’un fouinaïre du XVIIe
siècle en a compté plus de trois cents. De nombreuses niches ont été
saccagées par les vandales de la Révolution qui ont anéanti beaucoup
d’emblèmes religieux. Émile Cahuzac, à partir des oratoires de la
ville, en a dessiné cent cinquante huit avant de
mourir en 1935. Et moi, je marche les yeux en l'air, je scrute chaque
coin de rue, je questionne les habitants pour continuer mon recensement
de statuettes.
Une
très belle statue de la vierge se trouve en bas des escaliers du Rocher
des Doms, côté Rhône. Elle a les yeux mi clos, son enfant porte une
croix dans sa main, une croix incomplète ; il pose sa tête sur l’épaule
de sa mère qui le tient sur la main droite. C'est une copie de l'originale qui
se trouvait avant à l’endroit où il fallut creuser le rocher pour faire deux
énormes ouvertures pour permettre aux voitures de sortir de l’aire de
stationnement de la place du Palais et aux cars de tourisme de venir se
garer à l’intérieur des remparts. Si vous voulez voir la vraie (l'originale) il ne vous reste plus qu'à payer la visite du pont (ou attendre les journées du patrimoine) et vous la trouverez à l'étage supérieur de la chapelle Saint-Nicolas.