Expérience de survie en milieu hostile

Elle ferma les yeux et posa son visage au bord du ciel printanier. Ses longs cheveux ondulés, onctueux et denses comme des cumulus. Une mèche libertine sur sa joue gauche, le menton en pointe, les lèvres ébauchant un sourire taquin. Une grivoiserie prête à jaillir ? Plus tard, une fois cet instant volatilisé.
Une offrande à mon désir. Fragile, fascinante. Lui dire que chaque instant passé avec elle apaisait mes incertitudes, soulageait mes angoisses, métamorphosait mon existence, suggérait même la possibilité d'un avenir. Antidote à mon désarroi.
Je la regardais dans cette pose raffinée, sans rien dire. Le silence s'immisça entre nous, tourbillonnant dans l'espace qui nous séparait, voltigeant sous la brise caressante. Le temps se suspend. Une poignée de secondes. Une éternité fugace. La vie en apesanteur, leste, désinvolte.
Puis elle ouvrit les yeux, se tourna vers moi, satisfaite. C'était l'heure d'y aller. Le boulot, la routine, la vie quoi ! Nous nous quittâmes comme deux inconnus avec cette déplaisante sensation que je ne la reverrais jamais.