Independencia détone, surprend, déstabilise tout en enchantant. Une œuvre rare dans le panorama cinématographique qui se veut visuellement incroyable, surtout qui se veut véritablement hypnotique dans cette façon qu’elle a de nous happer en son sein. On pénètre dans un univers captivant où l’on découvre les moindres recoins d’une Histoire qui se joue en sourdine. Le but de Raya Martin est clair, à travers ses œuvres l’auteur désire reconstruire les archives perdues d’une mémoire collective nationale. Pour entreprendre ce travail de sape, le cinéaste inscrit Independencia dans une nature cinématographique d’antan. L’esthétique d’un cinéma primitif muet mais ici parlant en noir et blanc s’invitent (nous invite) dans un décor de studio à l’éclairage artificiel enfermé dans une fenêtre carrée pour le format. Raya Martin va jusqu’à saccader l’image pour réduire le défilement et ainsi lui donner l’aura de ces vieux films muets.
I.D.