A propos de Shangri-Tunkashi-la, on parlerait volontiers du dernier opus de Médéric Collignon si ce n'est que la sortie de l'album vient quasi en même temps que la diffusion sur ARTE live web de sa géniale résolution. Ce projet, autour de la musique de Morricone, est plus ancien mais, mis-à-part un film de Josselin Carré très peu diffusé, et quelques images promotionnelles sur le site du cinéaste (reprises sur Youtube), rien, ou presque, n'existait. Bref, la diffusion sur ARTE live web du concert donné par le Septik de Collignon à Grenoble est en soi un événement musical.
Cette concomitance est d'ailleurs à l'image du musicien. Car Collignon laisse une impression de génial frapadingue, planté là où on ne l'attend pas. Et pour cause: ce poly-instrumentiste nerveux, tendance showman éclatant, ne fait rien comme les autres. Collignon, tout le monde en parle, tout le monde adore avec... deux albums, seulement ai-je envie de dire, à son actif. Dont celui-ci que je viens d'acquérir, chez Harmonia Mundi, et que je déballe précautionneusement. C'est, avec sa gueule de vinyl, son graphiqme onirique, sa typo psychédélique, une sorte d'objet néo-vintage. Un coup d'œil aux neufs plages m'indique qu'elles sont des compositions de Miles Davis (pour six d'entre elles), de Joe Zawinul, d'Hermeto Pascoal et de Robert Plant. Bienvenue donc de plain-pied dans l'univers des seventies. Je dois dire que je m'y attendais un peu car j'avais eu pas mal d'échos de cet album qui, unanimement, disaient que Collignon nous présentait son interprétation du brouet de sorcières. Mmh, je m'en délectais déjà. Et voilà que l'album est là, entre mes mains, que j'ai déchiré l'emballage et qu'il ne manque plus qu'un lecteur de CD. Ou alors le concert de samedi qu'il donne à Millau.
Gilles