Dans la nuit froide aux vagues souvenirs
Je ranime parfois mes vieux démons
Mes amours pourraient ils s’évanouir
Et m’arracher à ce sombre limon ?
Mes romances anciennes semblent lâches,
Mes réminiscences ont ce parfum
Des tableaux d’autrefois peint à la gouache
D’où s’exhale un monde pour moi défunt.
Quand cette étrange musique s’élève
Parmi les ombres du passé désertes
Que reste t-il à peine un triste rêve,
De ce temps où la vie m’était offerte.
Il me reste bien de beaux vers aux lèvres,
Ces mots fanés murmurés en silence
Apaisent souvent mes paupières mièvres
Qui s’emballent quand mon cœur dit prudence.
Mais mon coeur un jour aura oublié
Les heures grises, les folies, les pleurs,
Et la nuit et ceux qui l’ont fait plié
Alors il s’ouvrira comme une fleur.
Sous les doigts délicats d’un promeneur
Je dirai pourrai-je aimer à nouveau
Et pourrai-je encore croire au bonheur,
Aux rires frères aînés des sanglots ?
Dans la nuit froide aux vagues souvenirs
Je ranime parfois mes vieux démons
Mes amours pourraient ils s’évanouir
Et m’arracher à ce sombre limon ?