Il va encore y avoir du mâchouillage de gonades à Libération, et il n’est pas impossible qu’on entende quelques glapissements douloureux depuis le bureau de Sylvestre Huet : le GIEC est une fois encore mis en défaut.
Et zut de zut : l’étude menée par Maminul Haque Sarker, directeur du Centre pour les services d’information sur l’environnement et la géographie, basé à Dacca, remet directement en cause les prévisions du GIEC.
Ce dernier prévoyait des inondations, des millions de réfugiés climatiques et de façon générale, la fin du monde dans des souffrances nostradamusesques. Seulement voilà, d’après Sarker, « À supposer que le niveau de la mer monte d’un mètre maximum, la plupart du littoral du Bangladesh restera intact« .
Ce qui est foutrement moins vendeur, pas des masse catastrophiste et finalement pas trop mobilisateur pour essayer de faire se repentir toute une foule d’occidentaux prêts à payer pour ça.
Ici, ce qui est particulièrement amusant n’est pas, en soi, ni l’étude ni le fait qu’une fois encore, le GIEC se retrouve à rétropédaler vigoureusement pour à la fois justifier ses vasouillages de 2007 et expliquer que, comme le dit Pachauri : « La science évolue. Dans une grande partie du monde il n’y a pas assez de recherche, nous accueillons donc avec plaisir cette étude« . La science évolue, ce qui est donc le contraire pur et simple d’un « Debat is over » d’Al Gore pourtant si décidé, comme Pachauri, à passer à l’étape « Taxations et Tiroir Caisse ».
En réalité, on s’est maintenant habitué à l’évidence : le GIEC est une bande de politiciens avides de mettre en place, au travers d’un Gouvernement Ecolo-contraignant, une série de taxations et d’actions qui lui permettront de vivre agréablement et d’auto-justifier son existence.
Paris, 1910 : le Réchauffement Climatique fait déborder la Seine en plein mois de Janvier. Huet mène l’enquête.
En fait, ici, ce qui m’amuse est l’ouverture frénétique de parapluie de notre Huet national, qu’il pratique avec une telle application qu’il va certainement pouvoir s’inscrire au Guiness.
Il n’y a même pas besoin d’aller plus loin que le titre pour comprendre que le pauvre Sylvestre va encore nous amuser un long moment avant d’admettre que, oui, finalement, le climategate existe et qu’apparemment, les tenants d’un réchauffement anthropiques tiennent plus d’un mouvement religieux que d’une docte assemblée de savants.
Ainsi, dans la presse et à ce sujet, on trouve les titres suivants :
- « Climat : les prévisions du GIEC une fois de plus remises en cause » (cf )
- « Le GIEC encore mis en cause sur le Bangladesh »
- « Une nouvelle étude bat en brèche les travaux du GIEC »
La version Huet est plus amusante : « Niveau marin : le Bangladesh serait peu menacé »
On y note l’absence du mot GIEC, pas de remise en cause, de brèche ou de doute. Mieux : il concède implicitement la bonne nouvelle. Bon, évidemment, dans son truculent article, le mousquetaire du réchauffisme s’empresse de bien prendre toutes les pincettes qu’il faut pour l’étude en question, minimisant à loisir la possibilité qu’on passe à côté de la catastrophique crue annoncée par l’Église Officielle de Climatologie : comme le dit Stefan Rahmstorf de Nature, « les prévisions retenues par le Giec seront probablement dépassées. »
Parce que voyez-vous, le Mamunil Machin du Bangladesh qui vit là-bas, il n’y connaît rien le bougre ! Quand il explique que l’eau ne monte pas et qu’ils ont des centaines de kilomètres carrés en plus, il est manifestement en proie aux hallucinations que provoque la malnutrition ! Ces étrangers, tous des pauvres d’esprit. Alors que Stefan, il a forcément raison quand il dit que ça va probablement monter et que ça va probablement dépasser les prédictions de 2007 du GIEC qui se permet de faire des prévisions à 50 ans mais s’est gaufré sur une prévision à 3 ans. Vous me suivez ?
Tungunska, 1908 : le Réchauffement Climatique provoque la chute d’un météorite en pleine Sibérie. Huet est sur l’affaire.
Évidemment, je me garderai bien ici de laisser supposer que le vénérable docteur l’expert le journaliste Huet serait un tantinet raciste ou xénophobe ; sincèrement, je ne le pense pas, mais je ne peux m’empêcher de lui trouver une certaine asymétrie dans son traitement des informations selon qu’elles viennent du Bangladesh ou d’un bureau de Nature.
Je pense en revanche que le pauvre va devoir pagayer de plus en plus fort contre un courant qui semble s’être retourné. Or, s’il y a bien une chose que Sylvestre aurait dû retenir, c’est que la Nature, par essence, est imprévisible et beaucoup trop puissante pour être contrée facilement par quelques vigoureux coups de rames.
1912 : Le Réchauffement Climatique coule un gros bateau. Huet nous dévoile tout.
En attendant, on peut continuer à l’observer, dans son petit kayak qui prend l’eau, tenter de remonter ce qui n’était qu’un petit ruisseau et qui ressemble de plus en plus à une grosse cascade.