Cette nuit, nous avons eu droit à une fin de match épique entre les Bulls et les Cavs. Menés 2 à 0, certains entrevoyaient déjà un sweep qui fait mal, qui fait mal, mais la bande à Derrick Rose en a décidé autrement, en arrachant la victoire dans les dernières secondes du match. Petit come-back : il reste 11 secondes à jouer, les Bulls ont 2 points d'avance juste après que LeBron sorte un 3-points de derrière les fagots. Cleveland fait faute sur Derrick Rose, qui ne rentre que son second lancer. Il reste alors un peu plus de 10 secondes à jouer et les Bulls possède 3 points d'avance… La question se pose alors pour Vinny Del Negro, le coach de Chicago : avec ces 3 points d'avance, faut-il que je demande à mes joueurs de faire faute pour ne donner que deux lancers à mes adversaires, ou faut-il que je fasse confiance à ma défense quitte à me prendre un 3-points égalisateur de la part du King James et aller en prolongations ? Il faut savoir que cette question est un véritable casse-tête pour les coachs à travers le monde. Début d'élément de réponse grâce au résultat d'hier et une enquête publiée hier également sur le NY Times…
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Faut-il donner l'occasion à nos adversaires de revenir à la marque, ou faire faute au risque qu'il manque le second lancer, prenne le rebond offensif et arrache la victoire ?? La question mérite d'être posée, tant elle est importante pour la gestion des fins de matchs serrées. Si aucune solution miracle existe, on peut désormais se fier à quelques statistiques pour se faire une idée de la tactique à adopter dans le cas d'une telle situation. Hier, le NY Times publiait un papier sur le sujet, en se basant sur des chiffres de Synergy Sports Tech. Selon SST, il y a eu lors des deux dernières saisons 165 cas avérés de fin de match serré avec une équipe ayant trois points d'avance à moins de 10 secondes du buzzer final sans avoir la possession suivante, 166 si on prend en compte le match d'hier. Allez, soyons fou prenons-le en compte et mettons à jour les chiffres parus hier :
“La situation s'est présentée
165166 fois durant les deux dernières saisons NBA. La conclusion ? Alors que les coachs débattent encore et toujours sur la stratégie à adopter (faire faute ou pas), rare sont ceux qui font faute. Les équipes ont délibérément fait faute dans seulement1920 de ces rencontres, et aucune n'a fait faute lors de la dernière seconde.Les équipes qui font faute ont gagné
1718 matchs sur les1920 en question et en ont perdu un seul. Les équipes qui ont faute dans les 5 dernières secondes ont tous gagné leur match (c'est arrivé 14 fois). Un de ces matchs a été en prolongation et l'équipe qui avait délibérément fait faute durant le temps réglementaire a finalement gagné le match.Synergy Sport Technology & MyNBA4U
Quand les équipes choisissent de ne pas faire faute (146 matchs), elles l'ont emporté à 128 reprises et ont perdu 4 fois. 14 matchs ont été en prolongations et parmi ces matchs, c'est l'égalité parfaite : 7 victoires et 7 défaites.”
Jonathan Abrams et Howard Beck continue leur article en posant la question à plusieurs coachs NBA. Les avis divergent entre ceux qui pratiquent à chaque fois, ceux qui s'adaptent à la situation, ceux qui ne veulent pas en entendre parler et ceux qui ont eu des expériences malheureuses en tentant le coup, comme Jerry Sloan plus tôt dans sa carrière. Résultat, face à Denver lors du Game 2 il y a quelques jours, il a choisi par deux fois de ne pas faire faute : bonne idée puisque Billups a loupé ses deux tentatives d'égalisation à 3-points !
L'an dernier, Doc Rivers avait donné l'instruction de faire faute lors du game 4 de la série opposant Boston à Chicago. Ses joueurs ont oublié la consigne et Ben Gordon a mis un shoot longue distance qui a finalement mené les Bulls à une victoire après 2 prolongations ! Enfin hier soir, Luol Deng a fait faute sur Anderson Varejao alors qu'il restait 9 secondes à jouer : on connaît désormais le résultat final avec une victoire des Bulls sur les Cavaliers de LeBron James.