Les éditions Atelier la Feugraie
publie L’Alouette d’octobre du poète
italien Bartolo Cattafi, dans une traduction de Philippe di Meo.
LA LIGNE LE FIL
La ligne le fil
que tu extrais depuis le touffu du dessin
sont de par eux-mêmes un dessin
à apprendre par cœur
à aimer
lorsque la jungle le fil le labyrinthe
font pression sur nos portes
les ouvrent grand
et que sous leur poussée tu vacilles.
L’ÂME DORT
L’âme dort
les organes internes sont
en bonne santé
les cellules brûlent
avec une ardeur soumise
invisible est le paisible
ronronnant enfer
le suave fléau
d’âme rate
cœur boyaux.
L’ALOUETTE D’OCTOBRE
Et au contraire* elle se leva en vol
et chanta
l’alouette d’octobre
avant que concentré n’arrivât
le plomb douze onze dix
LES POMMES
Un temps
l’esprit serpente en certaines choses
les réveille les attise
rend l’air vif renverse
le panier de pommes
le pommes roulent le long de la sente
qui peut également ne pas être en descente
ni sombres ni joyeuses
elles finissent leur course dans l’herbe
parmi les pierres
trognon pulpe peau
l’esprit a disparu.
Bartolo Cattafi, L’Alouette d’octobre,
édition bilingue, traduction de Philippe di Meo, Atelier la Feugraie, 2010, pp.
20&21 et 72&73
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Bio-bibliographie
de Bartolo Cattafi.
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Une de Poezibao
LA LINEA IL FILO
La linea il filo
che tu estrai dal folto del disegno
è di per sé disegno
da mandare a mente
da amare
quando la giungla la rete il labirinto
premono alle porte
le spalancano
e tu vacilli sotto la loro spinta.
L’ANIMA DORME
L’anima dorme
gli organi interni sono
in buona salute
le cellule bruciano
con ardore sommesso
invisibile è il quieto
ronfante inferno
il soave flagello
d’anima milza
cuore budella
L’ALLODOLA OTTOBRINA
S’alzò in volo e cantò invece*
l’allodola ottobrina
prima che giungesse concentrato
il piombo dodici undici diecci.
LE MELE
Per qualche tempo
lo spirito serpeggia in certe cose
le desta le attizza
fa l’aria frizzante rovescia
il cesto di mele
le mele
rotolano per un tratto
che può anche non essere in discesa
né meste né liete
s’arrestano nell’erba
tra i sassi
torsolo polpa buccia
lo spirito è scomparso.
*Selon le témoignage de Mario Grasso, le mot invece ne serait pas un adverbe mais représenterait ici le cri de l’alouette.