L'adhésion différenciée à Europe Écologie - ma contribution au débat

Publié le 23 avril 2010 par Bix

Vous le savez peut-être, Europe Écologie est en débat. Chacun est invité à envoyer sa petite (ou grande) contribution. Plutôt que de chercher à apporter une réponse à tous les aspects, j'ai préféré me concentrer sur un élément et un seul : les adhésions. Point-clef : accepter, dans les statuts et dans les actions, les différentes façons de s'engager qui existent dans la société.

Tout le monde n'est pas un militant dans l'âme, sachons en être conscient et favoriser malgré tout la participation de tout le monde. Je pense sincèrement que bâtir un mouvement capable d'intégrer des bonnes volontés au coup par coup peut être une sacrée force. Je n'ai rien inventé, c'est le modèle des ONG et je pense que nous sommes le parti le plus légitime pour employer cette méthode d'action.

L'adhésion différenciée à Europe Écologie - Accepter les différentes formes d'engagement

On le sait, on l'a vu. C'est montré par les différentes études. Les chiffres des adhésions des partis, les Verts en particulier, montrent que la prise de carte n'est pas la forme privilégiée ni unique d'engagement en politique.

Le futur parti-mouvement doit prendre en compte ces différentes manières de porter une cause et de militer. Cette prise en compte doit se traduire concrètement dans l'organisation même du parti-mouvement et donner une image concrète du fameux « un pied dedans (les institutions) un pied dehors (le mouvement social) ».

Ce périmètre mouvant et changeant décloisonne le parti et met à mal la structure pyramidale héritée des partis de masse du 19e siècle et des années '50. L'organisation en réseau et « groupes de travail » doit prévaloir.

De plus, nous devons assumer l'angle consumériste et zappeur de notre société en proposant différents modes d'engagement adaptés à divers publics. Le mode actuel, chronophage, parfois violent humainement, exclut beaucoup trop.

Plusieurs niveaux sont donc à prendre en considération.

Voici une proposition, sûrement imparfaite, probablement incomplète : les noms peuvent changer, des statuts peuvent être ajoutés...

Principes de base :

  1. Il est nécessaire de ne pas faire d'échelle dans la valeur de ces engagements.
  2. Cotisation d'entrée la plus basse possible.
  3. Les différents statuts proposés n'ont pas à être figés, ni à être exclusifs.
  4. Les allers-retours doivent être possibles sans perte de l'ancienneté

Le pétitionnaire

Ce statut a vocation à n'être que temporaire. À l'image d'un citoyen qui fait un don à une ONG pour une campagne d'urgence, ou le Sidaction. Il est dès lors nécessaire de certifier au pétitionnaire que l'argent qu'il donne ne servira qu'à la campagne qu'il soutient.

Le pétitionnaire s'engage pour une campagne et rien qu'une campagne. Il signe la « pétition » et fait un micro-don (entre 2 et 5 euros) dont le but est l'autofinancement de tout ou partie de la campagne (location d'une salle pour des états généraux, paiement de cartes postales militantes, encart presse dans Le Monde...). Une proposition systématique lui est faite de devenir un « sympathisant » ou un "adhérent"

Les primaires à tous les niveaux (municipales, cantonales, présidentielles...) sont considérées comme des campagnes. Le pétitionnaire peut donc venir voter moyennant finances et la signature d'un texte-programme.

S'il l'accepte, le pétitionnaire laisse ses coordonnées pour être relancé à chaque nouvelle campagne initiée par le parti-mouvement (courriel, SMS).

Le sympathisant

Le sympathisant le devient à partir de 2 actions :

  • abonnement aux newsletters
  • inscription au réseau social

Il peut également accepter de recevoir des SMS et s'abonner au journal du parti-mouvement (coût en sus).

L'engagement est minime et se borne à recevoir (et relayer sur ses espaces web) les informations envoyées par le parti-mouvement. C'est toutefois la base puisqu'il est possible d'acquérir n'importe quel statut ensuite.

Le sympathisant est malgré tout, s'il le veut bien, rattaché à un comité local et reçoit les informations concernant son territoire : actions, campagnes, votes internes...

Le thématique

Il est déjà possible chez les Verts d'adhérer à une commission sans pour autant être adhérent au parti. Ce fonctionnement doit être conservé et élargi. Cette adhésion n'est pas ponctuelle : elle doit donc ouvrir le droit de vote aux élections internes.

En terme de statut, l'adhésion se ferait donc auprès du parti-mouvement, mais en pratique auprès de la « commission » ou « groupe thématique » qui traite du sujet qui intéresse la personne. L'argent de sa cotisation sert donc au fonctionnement interne du groupe de travail thématique.

Le "thématique" peut voter pour la désignation des candidats en interne au même titre que "l'adhérent" (voir plus bas).

L'adhérent

Voici le statut le plus proche de ce qu'on connait déjà : il paie sa cotisation annuelle, plus ou moins selon ses revenus (sans doute faut-il créer une grille indicative plus souple que celle des Verts).

Il est nécessaire de baisser la porte d'entrée : 30 €, 20 €... De toute façon, l'adhérent est invité à chaque nouvelle campagne à faire un micro-don à l'instar des pétitionnaires.

Les personnes désireuses de s'engager dans le fonctionnement interne (de manière pérenne, on ne parle pas de l'organisation ponctuelle d'une campagne ou d'un événement) et surtout dans les élections internes ou externes sont issues des « adhérents » ou des « thématiques ». Seule la porte d'entrée change, ainsi que ses réseaux proches d'information. Là où l'adhérent entre dans le parti-mouvement via le comité local ou une adhésion web classique, le thématique entre dans un groupe sur un sujet donné.

L'adhérent européen

Nous devons encourager le processus permettant d'adhérer directement au Parti Vert européen. L'adhésion européenne donnerait le droit d'être, au niveau français, soit "thématique" soit "adhérent" (moyennant un reversement d'une partie de l'adhésion à la structure française).

Les questions encore en suspens :

  1. Quelles limites interne/externe pour les votes type AG ?
  2. Quelle implication des bénévoles pendant les campagnes (électorales ou non) ?
  3. Quel montage financier pour rester dans les bases légales ?

Adrien Saumier, Alexis Prokopiev, Isabelle Wayaffe, Antoine Parodi