Dans la nuit du 27 au 28 février dernier, les côtes vendéenne et charentaise ont été balayés par la tempête Xynthia, qui combinée à une grande marée, une forte houle et un phénomène dépressionnaire, a fait rompre les digues, entrainant l’immersion de quartiers entiers et la mort de 53 personnes. Dans notre département, les communes de l’Aiguillon et de la Faute-sur-Mer ont été particulièrement touchées.
Mais après deux mois de deuil et de recueillement, l’heure est désormais à la colère chez les habitants des communes sinistrées. En cause, le plan de destruction dit « Plan post-Xynthia », cartographie élaborée par les services de l’Etat [1], prévoyant la destruction de plusieurs centaines de maisons situées dans les zones dites « noires »[2].
Les raisons de la colère ; élus et habitants concernés se retrouvent confrontés à une décision qu’ils estiment « arbitraire, prises sans réelle connaissance du terrain et surtout sans aucune contre-expertise réalisée à ce jour ». En effet, aucune concertation n’a encore pu avoir lieu.
Comme l’ont fait remarquer certains habitants, des maisons situées en zone noire mais qui n’ont pas vu un seul centimètre d’eau lors de la tempête vont être détruites, alors que d’autres qui ont été englouties sous plus d’un mètre vont rester intact. Où est la cohérence ? C’est ce que les sinistrés dénoncent. A cela s’ajoute, un manque de sérénité manifeste de la part du gouvernement qui multiplie les annonces contradictoires en matière de zonage. Tout cela n’est pas sérieux.
Si certaines habitations font toujours courir un risque dit « mortel », il faut avoir le courage de les détruire. Mais avant tout, il faut suspendre le plan de zonage actuel et ouvrir de réelles discussions ainsi que des expertises contradictoires, afin d’avoir tous les éléments en main avant de prendre des décisions dont l’impact n’est pas des moindre. C’est ce que demandent aujourd’hui les associations de sinistrés, les élus ainsi que les 300 habitants qui manifestaient samedi 18 avril à l’Aiguillon Sur Mer. Espérons qu’ils seront entendus.
[1] Retrouvez les cartes des "zones de danger extrême" éditées à ce jour par la Préfecture, pour l’Aiguillon Sur Mer et pour la Faute Sur Mer
[2] Zones dites « Noires » : Zones qui présentent un danger de mort avéré qui doivent retourner à l’Etat naturel, selon la cartographie réalisée dans le plan de destruction post-Xynthia.
par Romain