Scénario noir

Publié le 23 avril 2010 par Egea

Imaginons un scénario noir. Mais possible.

1/ Les soi-disantes résolutions européennes pour venir en aide à la Grèce ne tiennent pas longtemps. Finalement, les marchés viennent tester le dispositif et on s'aperçoit rapidement que ni le FMI, ni la solidarité de l'UE ne réussissent à sauver la mise en faillite de la Grèce.

2/ Aussitôt, les marchés attaquent les autres points faibles d'Eurolande, Espagne ou Irlande ou Italie ou France. Autant dire que l'euro explose. La crise latente de l'Union européenne devient désormais explicite. On ne peut plus compter sur la solidarité européenne.

3/ Les économies subissent alors une purge : tout d'abord, une sévère récession avec une baisse violente du pouvoir d'achat, accompagnée d'une inflation très vigoureuse, seul moyen de gommer les montagnes de dettes. Accessoirement, l'Allemagne subit au moins autant que les autres, puisque plus personne n'achète ses produits, trop chers. Et elle se raidit encore plus quand elle voit la grosse inflation revenir, elle si vertueuse qui avait tant cherché à éviter cela.

4/ Les troubles sociaux éclatent de ci de là. Ils s'articulent à tous les mouvements populistes européens qu'on a vu émerger ces dernières années. Notamment, les logiques du bouc émissaire se font extrêmement présentes, suivant une modalité girardienne.

5/ Les violences éclatent, d'abord limités puis transfrontalières, selon une continuité des populations (hongrois par ici, roumains par là, flamands ou catalans ou padaniens...).

Pas brillant ? non, mais possible.

O. Kempf